Tsahal est un des éléments constitutifs de l’identité de l’État d’Israël. Créée en 1948, l’armée israélienne représente une force majeure dans le Moyen-Orient compliqué, avec 650 000 soldats se répartissant entre l’active et la réserve. Le service militaire en est un des piliers contribuant directement à la citoyenneté. Tsahal a été confrontée aux Intifada avec la crainte d’un troisième soulèvement d’autant plus que l’autorité palestinienne est en concurrence avec le Hamas. Cela n’empêche pas Israël de réfléchir à une professionnalisation partielle afin de répondre aux nouvelles aspirations de la jeunesse.
Où en est Tsahal ? (1/2) Une armée face à l’Intifada (T 966)
Where is the IDF?(1/2) An army facing the intifada
IDF is one of the constituent elements of the State of Israel's identity. Created in 1948, the Israeli army represents a major force in the complicated Middle East, with 650,000 soldiers divided between the active and the reserve. Military service is one of the pillars contributing directly to citizenship. The IDF faced the Intifada with fear of a third uprising especially as the Palestinian Authority competes with Hamas. This does not prevent Israel from thinking about partial professionalization to meet the new aspirations of youth.
La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les États-Unis le 6 décembre 2017, a déclenché un véritable séisme diplomatique (17 des 18 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont d’ailleurs voté une résolution condamnant cette décision). Dès le lendemain s’est ensuivie une réaction épidermique du Hamas, appelant les Palestiniens au soulèvement contre l’État hébreu (cf. Le Monde du 7 décembre). Le 19 décembre 2017, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman a rappelé son intransigeance devant toute forme d’agression provenant de la bande de Gaza, ajoutant qu’Israël serait « prêt à payer le prix » de cette avancée diplomatique (cf. L’Orient Le Jour). Tsahal, l’armée israélienne, a alors été placée en alerte face aux risques potentiels de débordements en Palestine.
Une mutation progressive de l’armée
Cette force de défense nationale demeure une institution centrale de la société. Elle permet notamment aux jeunes conscrits d’acquérir de nouvelles compétences et de se confronter aux responsabilités pour leur permettre d’appréhender la vie civile professionnelle. Une formation jugée salutaire, symbole de la transmission des valeurs et de la capacité de résilience de la Nation. Tsahal, de son acronyme Tsva Haganah leIsrael ou « Force de défense d’Israël » a été créée le 31 mai 1948, par David Ben Gourion (fondateur de l’État hébreu) à partir des groupes militaires de la Haganah (« défense »), du Palmah (acronyme signifiant « unité de choc »), de l’Irgoun (« organisation ») et du Lehi (acronyme signifiant « Combattats pour liberté d’Israël »). Sa force actuelle s’est constituée en 1986 après l’opération Paix en Galilée (au Liban) où elle a regroupé de manière cohérente ses unités terrestres et accru sa coordination (cf. Frédéric Encel).
Le visage de cette armée est des plus singuliers. De 20 000 hommes à ses débuts, ce sont en 2017 près de 650 000 soldats d’une moyenne d’âge de 25 ans qui forment ses rangs (177 000 d’active et 465 000 de réserve). Dès l’âge de 18 ans, la conscription est obligatoire pour tout citoyen hébreu sans distinction de sexe, excepté pour les musulmans et il y a encore quelque temps, les ultraorthodoxes. D’une durée de 3 ans pour les hommes et de 2 ans pour les femmes, le service militaire s’accompagne ensuite d’un temps de réserve de 30 jours par an, obligeant une coupure avec la vie active.
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