Tsahal est un des éléments constitutifs de l’identité de l’État d’Israël. Créée en 1948, l’armée israélienne représente une force majeure dans le Moyen-Orient compliqué, avec 650 000 soldats se répartissant entre l’active et la réserve. Le service militaire en est un des piliers contribuant directement à la citoyenneté. Tsahal a été confrontée aux Intifada avec la crainte d’un troisième soulèvement d’autant plus que l’autorité palestinienne est en concurrence avec le Hamas. Cela n’empêche pas Israël de réfléchir à une professionnalisation partielle afin de répondre aux nouvelles aspirations de la jeunesse.
Où en est Tsahal ? (2/2) Face à l’encerclement du territoire (T 969)
Where is the IDF? (2/2) Facing the encirclement of the territory
IDF is one of the constituent elements of the State of Israel's identity. Created in 1948, the Israeli army represents a major force in the complicated Middle East, with 650,000 soldiers divided between the active and the reserve. Military service is one of the pillars contributing directly to citizenship. The IDF faced the Intifada with fear of a third uprising especially as the Palestinian Authority competes with Hamas. This does not prevent Israel from thinking about partial professionalization to meet the new aspirations of youth.
L’existence de l’État d’Israël fait depuis 70 ans l’objet d’une contestation permanente de la part de certains pays voisins (Syrie, Iran, Irak, Turquie). Une instabilité constante due à la fluctuation de ses frontières, qui invite Tsahal, l’armée israélienne, à adapter sa stratégie face aux belligérances étrangères. Elle parvient en outre à faire face grâce à un outil militaire fondé sur le principe du « citoyen soldat » qui lui permet de s’affirmer depuis de nombreuses années telle une puissance du Proche-Orient. Cependant, ces moyens de résistance actuels vont-ils lui permettre d’affronter l’émergence des nouveaux conflits qui frappent la région ?
Répondre à la menace constante
Pour comprendre les enjeux de cette armée, il faut avoir à l’esprit deux caractéristiques régionales. D’une part, les courtes distances entre les frontières confèrent une tangible proximité – moins de 200 kilomètres séparent les capitales et villes stratégiques des pays belligérants – qui contraint l’armée à adapter sa stratégie autour des combats rapprochés et interventions préventives. Cette logique prévôt tant dans l’attaque que dans la défense. Un encerclement progressif du territoire hébreu semble se dessiner. Tsahal observe l’émergence de menaces tous azimuts. Bien qu’Israël soit membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) et respecte le processus d’application relatif à l’article 51 de la Charte de San Francisco relatif à la légitime défense, Tsahal entend mener ses représailles à sa manière. Ce fut le cas pour l’offensive contre le Hezbollah de la seconde guerre du Liban de juillet 2006 qui déboucha sur la résolution 1761 du Conseil de sécurité qui a demandé après 33 jours de conflit le retrait des troupes israéliennes du Sud Liban. Riposter, vers où et sur qui ?
Tout d’abord au Sud. L’Égypte, capable pour un temps de rivaliser avec Tsahal, fait aujourd’hui figure d’allié de poids tout en préservant les susceptibilités de ses homologues arabes. Si les hostilités avec le pays atteignirent leur paroxysme entre la campagne du Sinaï de 1956 et la guerre du Kippour d’octobre 1973, le pays tend à respecter les accords de paix de Camp David du 17 septembre 1978, signés par Anouar el-Sadate (Égypte) et Menahem Begin (Israël). Cette « paix froide » est amenée à se réchauffer depuis quelques années avec l’émergence de la lutte commune contre le terrorisme islamiste dans la région du Sinaï. La présence de l’État islamique (EI) dans cette région représente une menace couplée à celle du Hamas dans la bande de Gaza. Au Sud-Ouest, c’est l’impérissable problème palestinien qui concentre depuis 1948 une grande partie des efforts de Tsahal. Un conflit ponctué par les deux Intifada et de nombreuses interventions militaires en territoire palestinien (cf. la 1re partie de cet article, Tribune n° 966).
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