Confrontée à de nombreuses crises sécuritaires de nature diverse, l’Union européenne (UE) doit revoir sa politique pour répondre à des menaces tant intérieures comme le terrorisme qu’extérieures avec l’instabilité internationale. Certes, les réponses ne sont pas encore globales et trop souvent parcellaires, mais une prise de conscience est en cours, se traduisant notamment par la fin de la diminution des dépenses consacrées à la défense.
L’Union européenne et son environnement de sécurité. Entre perpétuation de ses moyens et renouvellement de ses défis (T 981)
The European Union and its security environment. Between the perpetuation of its resources and the renewal of its challenges
Faced with numerous security crises of various kinds, the European Union must review its policy to respond to both domestic threats such as terrorism and external threats to international instability. Admittedly, the answers are not yet global and too often fragmentary, but an awareness is in progress, particularly resulting in the end of the decrease in expenditure on defense.
Devant la persistance des conflits aux frontières de l’Europe, les nombreux attentats terroristes sur le sol européen ou encore les atteintes en matière de cybersécurité qui n’auront eu de cesse au cours des derniers mois, l’Europe est entrée en 2017 dans une nouvelle ère sur le plan sécuritaire. Selon le Centre d’analyse du terrorisme, l’année 2017 aura ainsi compté 62 incidents terroristes dont 15 attentats sur le sol européen contre 14 l’année précédente. Il s’agit d’un fait marquant tant la menace sécuritaire aura été davantage visible en 2016 qu’en 2017 en raison de la violence et de la gravité des événements survenus au cœur de l’Europe. À l’exception du Royaume-Uni qui s’est retrouvé tardivement touché par le nouveau terrorisme sur son propre territoire, suite à des attentats contre lesquels le peuple britannique a absolument cherché à s’écarter par le biais du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, la Communauté européenne semble aujourd’hui faire face à des menaces qui ne cessent de l’étreindre en faisant preuve d’une plus grande adaptabilité qu’auparavant.
Bénéficiant d’un effacement progressif entre les frontières extérieures et intérieures de l’Union européenne, la menace sécuritaire en Europe se traduit aujourd’hui par une prolifération d’acteurs ayant considérablement transformé les dispositifs de sécurisation de l’espace européen depuis Maastricht. Conséquence du rapprochement des territoires et de l’interconnexion des marchés financiers dans l’espace communautaire, la liberté de mouvement des citoyens européens s’est également accompagnée d’une situation d’instabilité grandissante, partagée par les 28 membres de l’UE à l’extérieur comme à l’intérieur de son espace. Un tel régime de cohabitation, unique en son genre, induit alors une situation inégalée en matière de garantie des libertés aux citoyens européens et d’exposition à différentes menaces.
L’Union européenne se voit en conséquence atteinte par un « terrorisme domestique » issu pour partie du terrorisme transnational. Cette nouvelle donne provoque une attention particulière donnée aux questions migratoires avec des pays comme la Grèce, le Portugal ou encore l’Italie qui identifient progressivement la migration comme une menace potentielle. Il en va de même dans le domaine de la cybersécurité, au sein duquel les principaux risques sont encouragés par des acteurs résidant hors du territoire européen. Finalement, de par l’hybridité des formes de conflits qui élargissent les contours de la menace sécuritaire en Europe, un véritable tournant est désormais identifiable et pose la question de la réelle efficacité des mesures appliquées par l’UE dans la sécurisation de son territoire.
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