La question « noire » reste sensible aux États-Unis et la perception de cette identité touche les Noirs américains mais aussi les Afro-américains parmi lesquels se trouvent beaucoup d’étudiants venant du continent africain et qui doivent à la fois s’intégrer dans la société américaine et s’interroger sur leurs propres racines.
Noir américain ou Afro-Américain ? La perspective d’un ASA (T 1017)
Black American or African American? An ASA's perspective
The "black" question remains sensitive to the United States and the perception of this identity affects black Americans but also African-Americans, among whom are many students coming from the African continent and who must at the same time integrate into the American society and wonder about their own roots.
Même si les États-Unis sont toujours à la première place des destinations pour les étudiants étrangers, ayant accepté plus d’un million d’étudiants internationaux pour l’année académique 2017-2018 (IEE, 2017), il se trouve bien des réalités à ne pas ignorer. Par exemple, il ne faut pas se laisser tant impressionner par de telles statistiques alors qu’en automne 2017, on a assisté à une baisse de 6,9 % du nombre d’étudiants étrangers inscrits pour la première fois aux États-Unis. Cette baisse était d’environ 3 % un an plus tôt, suggérant que c’est une tendance susceptible de continuer. Les raisons varient mais gravitent surtout autour des transformations socio-politiques que connaissent les États-Unis depuis l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche. Alors cela pourrait être un sujet d’étude intéressant, les relations qu’entretiennent ces « F1 holders » (détenteurs d’un visa étudiant) avec leurs camarades américains de mêmes origines ethniques sont souvent négligées. Plus précisément, les étudiants venant d’Afrique subsaharienne sont confrontés à des réalités différentes de celles des Noirs américains (et/ou Afro-Américains).
ASA
Les étudiants d’Afrique subsaharienne font moins de 3 % du pool international. La majorité de ces étudiants viennent des pays anglophones, surtout le Nigeria et l’Afrique du Sud (source : IIE). Cela veut dire que, assez souvent, ces étudiants deviennent des éléments clés de la diversité culturelle et raciale pour la plupart des universités américaines. De ce fait, ils se retrouvent déjà dans une position d’aisance, par rapport à leurs camarades Noirs américains. Leur effectif n’étant pas élevé, ils se reconnaissent facilement et forment le groupe d’African Students Abroad ou African Student Association, communément appelé ASA.
Pour eux, la routine est un peu la même : après avoir accompli toutes les étapes rigoureuses pour arriver sur le sol américain, ils doivent jurer qu’ils ont l’intention de retourner illico dans leurs pays d’origine à l’octroi de leurs licences. Importe peu qui se charge des dépenses scolaires, le jeune étudiant tremble de joie en paraphant sur ces papiers qui, comme il le comprendra plus tard, échangent certains de ses droits contre cette formation de qualité. Peut-être que ses frustrations ne sont pas fondées et qu’après tout, il est parmi la minorité admise dans une université de renommée internationale, comme le précise Belyse Inamahoro sur son blog Confessions of an African Student Abroad. D’ailleurs, voir son long parcours pour arriver jusque-là, l’ASA doit être reconnaissant. Et les maths sont de son côté : payer une partie de la liberté de libre circulation pour, un jour, accomplir ses ambitions n’est pas une si mauvaise affaire.
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