La lutte contre les narco-traficants reste une priorité pour les États-Unis avec toutefois un traitement judiciaire qui peut laisser à désirer en s’appuyant sur des pratiques similaires à celles employées à Guantanamo contre les terroristes islamistes.
Les Guantanamo flottants de la lutte antidrogue (T 1043)
The floating Guantanamo of the war on drugs
The fight against narcotics traffickers remains a priority for the United States with a judicial treatment that may leave something to be desired, however, based on practices similar to those used at Guantanamo against Islamist terrorists.
On connaissait depuis la fin des années 2000 l’existence de « Guantanamo flottants » dans le cadre de la guerre contre la terreur (« War on terror ») décrétée par le président américain Bush en 2001 (cf. D. Campbell et R. Norton-Taylor). Or, il apparaît aujourd’hui qu’un dispositif analogue existe pour lutter contre le trafic de drogue dans l’océan Pacifique.
À l’instar des navires-prisons longtemps tenus secrets et destinés aux terroristes présumés, ces embarcations permettent de maintenir aux arrêts les passeurs de drogue, en dehors de tout cadre légal. Les suspects capturés en eaux internationales y sont détenus dans des conditions déplorables, pendant des semaines, voire des mois, dans l’attente de leur transfert vers le territoire étatsunien où ils seront jugés (cf. T. Tong).
Le principe d’extraterritorialité américaineappliqué à la lutte contre le trafic de drogues
Le marché mondial de la drogue se porte bien : il aurait rapporté à ses participants entre 420 et 650 milliards de dollars en 2017 (cf. C. May). Selon une enquête diligentée par la Maison-Blanche, la consommation de stupéfiants aux États-Unis aurait drainé à elle seule aux alentours de 100 Mds $ (cf. C. Woody). Si les trafiquants étrangers utilisent diverses méthodes pour introduire la drogue dans ce pays, c’est la voie maritime qui reste largement privilégiée (cf. C.R. Fritch).
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