La manœuvre Vostok 2018 a été l’occasion pour la Russie d’une démonstration de force imposante et bénéficiant d’une importante couverture médiatique répondant aux objectifs géopolitiques du Kremlin. Il s’agissait de bien faire comprendre que les armées russes maîtrisent toutes les composantes tactiques et que Moscou est un acteur majeur en Asie, en témoignent les participations certes réduites de la Mongolie et surtout de la Chine.
Vostok 2018 : le canon tonne en Extrême-Orient russe (T 1049)
Vostok 2018: the barrel shells in the Russian Far East
The Vostok 2018 maneuver was an opportunity for Russia to demonstrate an impressive show of force and benefit from extensive media coverage in response to the geopolitical objectives of the Kremlin. It was to make clear that the Russian armies master all the tactical components and that Moscow is a major player in Asia, as evidenced by the reduced participation of Mongolia and especially China.
En marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a rencontré le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. Durant cette réunion officielle plusieurs sujets ont été abordés : les relations entre Otan-Russie, le dossier ukrainien et l’affaire Skripal (cf. Ruptly). Les deux hommes ont également évoqué l’exercice Vostok 2018 qui s’est déroulé dans l’Extrême-Orient russe du 11 au 17 septembre 2018.
L’édition 2018 a réuni, selon l’État-major russe, près de 300 000 militaires, 36 000 pièces d’artillerie, 1 000 avions et hélicoptères, 80 navires de guerre mobilisés. La Russie organise annuellement un exercice majeur sur un principe rotatif entre les différents districts militaires du pays, à l’image du dernier Zapad 2017, qui s’était déroulé en Europe (Russie et Biélorussie). En Russe, Vostok signifie « Orient » (Est) et Zapad signifie « Occident » (Ouest). Il est intéressant de noter qu’à la différence du précédent exercice, la couverture médiatique s’est essentiellement concentrée sur le nombre de soldats russes en présence et la participation de la Chine. Rappelons que lors de la précédente édition de ces exercices (1), la couverture médiatique occidentale s’est, en grande majorité, concentrée sur les tensions avec l’Otan, notamment avec les États Baltes et la Pologne.
Vostok 2018 s’est déroulé dans une période de fortes tensions relationnelles entre l’Europe, les États-Unis et la Fédération de Russie. Malgré tout, Zapad 2017 n’avait réuni « que » 12 700 soldats russes et biélorusses, loin des 300 000 militaires russes de Vostok 2018. Pourquoi une telle mobilisation des forces russes en Extrême-Orient cette année ?
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