Pour la 4e année consécutive, l'auteur analyse les différents annuaires stratégiques et autres atlas ou synthèses géopolitiques, soit 28 ouvrages ! Cela permet un tour d'horizon des évènements qui ont secoué le monde en 2018 et des enjeux à venir en 2019. Cette deuxième partie est consacrée aux conflits et guerres, notamment aux Proche et Moyen-Orient.
Parmi les livres - Horizon 2019 (2/4) Fragmentations, conflits et guerres (T 1055)
Among the books - Horizon 2019(2/4) Fragmentations, conflicts, and wars
For the fourth consecutive year, the author analyzes the different strategic directories and other atlases or geopolitical syntheses, that is 28 books! This allows an overview of the events that shook the world in 2018 and the challenges ahead in 2019. This second part is devoted to conflicts and wars, particularly in the Near and Middle East.
Un grand débat est ouvert. Au-delà de la pointe guerrière, assez exceptionnel?le des années 2012-2018, liée aux exactions de Daech, à la guerre civile en Syrie et au conflit afghan – qui, en 2016, ont provoqué 65 % des victimes des guerres dans le monde –, la violence guerrière est-elle en déclin, comme lepensent certains, par rapport aux années de la guerre froide ? Ou, au contraire, assiste-t-on à une dilution du fait guerrier dû à la quasi-disparition des guerres interétatiques accompagnée d’un renouvellement des manifestations de violence
et l’omniprésence du spectacle de la guerre dans la vie quotidienne du spectateur occidental, alors même que l’expérience de ladite guerre n’y fait jamais irruption ?
La désétatisation du fait guerrier cumulée à une individualisation de la violence tendrait finalement à une « déspésification » de la guerre, devenue diffuse, omniprésente, permanente. Une approche au demeurant pas vraiment nouvelle, car au cours des années 1960, le général André Beaufre, parlait de paix-guerre.
Certes, les conflits principaux qui ceinturent la Planète semblent apparemment sur le recul comme en Syrie ou relativement « stabilisés » au Yémen, dans le Sahel ou le lointain Sud-Soudan. En réalité, comme le montre L’enjeu mondial – Guerres et conflits armés au XXIe siècle (1), les formes de guerre, de violence ou d’affrontement ont subi de profondes transformations. Aux guerres traditionnelles, interétatiques, qui ont quasiment disparu (on n’en a recensé que deux en 2016), se sont substituées des guerres intra-étatiques, dont la plupart s’internationalisent. Mais bien d’autres guerres ont fait leur apparition : guerres « vertes » liées à l’environnement, au climat, cyberguerres, guerres hybrides, au point que l’on en soit venu à parler, comme Frédéric Gros, de « guerre diffuse ». C’est donc la montée générale des menaces qui apparaît préoccupante ou du nouveau discours sur le nucléaire tactique.
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