Pour la 4e année consécutive, l’auteur analyse les différents annuaires stratégiques et autres atlas ou synthèses géopolitiques, soit 28 ouvrages ! Cela permet un tour d'horizon des évènements qui ont secoué le monde en 2018 et des enjeux à venir en 2019. Cette quatrième et dernière partie est consacrée aux problèmes démographiques, économiques et environnementaux.
Parmi les livres - Horizon 2019 (4/4) Démographie, économie et climat (T 1057)
Among the books—Horizon 2019(4/4) Demography, Economy, and Climate
For the fourth consecutive year, the author analyzes the different strategic directories and other atlases or geopolitical syntheses, that is 28 books! This allows an overview of the events that shook the world in 2018 and upcoming issues in 2019. This fourth and final part is devoted to demographic, economic and environmental issues.
« Il n’est de force que d’homme », disait Jean Bodin, père de la science politique. La perspective – pas si éloignée – d’un monde de 9 milliards d’habitants, avec tous les problèmes qui lui sont liés (évasement de la pyramide des âges, urbanisation croissante, concentration sur les zones côtières, non-remplacement des populations face à l‘explosion démographique africaine, mouvements de populations, problèmes d’alimentation, santé, éducation, allongement de l’âge de départ à la retraite…) interpelle tous les acteurs internationaux. On sait l’impact qu’a provoqué, sur les scènes politiques européennes, l’arrivée « massive » de la vague migratoire de l’été 2015.
L’Afrique, un continent en pleine croissance
Un seul chiffre illustre la spécificité de l’espace eurafricain. En 1950, l’Afrique représentait 9 % de la population mondiale ; en 2017, 16 % ; et, selon les projections, elle devrait représenter en 2050, le quart de la population mondiale, sur 20 % des terres émergées. Nous sommes confrontés, titre de deux articles dans Ramses, d’un côté au défi du vieillissement qui ne touche pas seulement les pays industrialisés développés et à l’explosion de la jeunesse africaine, où 15 % de la population a moins de 15 ans en moyenne continentale. De fait, « l’Afrique
s’urbanise en restant pauvre » constate la Banque mondiale (Ouvrir les villes africaines au monde, février 2017). Ceci rend donc l’émigration inévitable, avec le cortège de problèmes que cela soulève, de part et d’autre. Car pour l’Afrique, on constate un Brain Drain (exode des cerveaux) et donc un appauvrissement. La question alimentaire suscite bien des débats (sur 7,6 Mds d’habitants, plus de 800 millions souffrent de faim chronique, dont 98 % dans les pays du Sud). D’où la nécessité de cesser d’exporter à vil prix les excédents de bas de gamme, de promouvoir une agriculture plus productive, plus résiliente, plus durable, au Sud, comme au Nord, de promouvoir les formes d’agricultures paysannes.
Dans la seconde édition mise à jour de l’Atlas de l’Afrique, Un continent émergent ? (1) ses auteurs se demandent quelle place occupera dans la mondialisation une Afrique peuplée de 2,45 milliards d’habitants en 2050, et entre 3,2 et 4,4 Mds en 2100, face à l’émergence de l’Asie et le déclin relatif de l’Europe et des États-Unis ? Bien des problèmes aigus sont à régler qu’ils soient liés à l’éducation, la santé, l’urbanisation croissante, la nécessité d’une nette amélioration des infrastructures ou à un décollage industriel. Cependant, ce sont les questions environnementales qui apparaissent les plus préoccupantes. En effet, le continent africain, le plus tropical et le plus chaud de la Planète, n’émet que 3,2 % du CO2 du monde mais sera le plus affecté par le dérèglement climatique, ce qui accentuera la désertification et la déforestation, provoquant un effet cumulatif. Or, bien des incertitudes subsistent surtout au niveau régional : le continent comporte 744 stations météorologiques dont la plupart fonctionnent mal et les projections reposent sur des bases peu solides.
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