Le Yémen occupe une position stratégique majeure en contrôlant le cap de Bab el-Mandeb ; englué dans une guerre civile dramatique, le pays est le théâtre d’affrontements et de rivalités régionales entre l’Arabie saoudite et l’Iran. La crise humanitaire y est dévastatrice sans que la communauté internationale ne s’en émeuve vraiment, laissant le champ libre aux factions ennemies.
La guerre au Yémen : une crise humanitaire dans une quasi-indifférence (T 1066)
The war in Yemen: a humanitarian crisis with virtual indeference
Yemen occupies a major strategic position in controlling the cape of Bab el-Mandeb; embroiled in a dramatic civil war, the country is the scene of clashes and regional rivalries between Saudi Arabia and Iran. The humanitarian crisis is devastating them without the international community really reacting, leaving the field free for the enemy factions.
Le Yémen, ce petit pays de près de 500 000 km2 et fort d’une population de quelque 30 millions d’habitants, figure parmi les plus pauvres avec une grande instabilité politique, religieuse et militaire. Aujourd’hui, il subit une guerre qui a de multiples ramifications. Le bilan est approximativement de plus de 10 000 morts, 50 000 blessés, 3 M de déplacés. Une épidémie de choléra y fait de nombreuses victimes supplémentaires et plus de 8 M de personnes sont menacées de famine à cause du blocus imposé par la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite. C’est donc une crise majeure qui se déroule dans la quasi-indifférence de la communauté internationale. Comment a-t-on pu arriver à un tel point de malheur pour tout un peuple ?
Une position géostratégique
L’intérêt historique de l’Iran sur le Yémen, son soutien aujourd’hui aux rebelles chiites houthis sont notamment à replacer dans le cadre de la rivalité entre Riyad et Téhéran qui font de ce pays leur terrain de jeu ou plutôt de guerre. Pour l’Arabie saoudite, il est aujourd’hui intolérable de voir l’exportation de son pétrole se faire par le détroit d’Ormuz sous l’œil des chiites iraniens, et par celui du Bab el-Mandeb sous celui des chiites yéménites.
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