Le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC) a été plus que compliqué en raison de nombreuses oppositions internes dont celle du Président sortant. Cela traduit la déstabilisation durable de cet État-continent au cœur du continent africain et qui est l’enjeu de convoitises par des acteurs avides de profiter des ressources naturelles de ce pays. C’est aussi un nouveau terrain de confrontation avec la Russie, de retour dans la région.
République démocratique du Congo (RDC) : un processus électoral pour rien ? (T 1067)
The Democratic Republic of Congo (DRC): an electoral process for nothing?
The electoral process in the Democratic Republic of Congo (DRC) has been complicated due to various internal oppositions, including that of the outgoing president. This reflects the lasting destabilization of this state-continent in the heart of the African continent, who is the issue of covetousness by actors eager to take advantage of this country's natural resources. It is also a new field of confrontation with Russia, back in the region.
Il aura fallu attendre deux longues années pour que le scrutin présidentiel ait enfin lieu en République démocratique du Congo (RDC). Alors que le président sortant, Joseph Kabila, élu en novembre 2006, réélu en 2011, ne pouvait constitutionnellement se représenter depuis la fin de son second mandat, le 19 décembre 2016, pour un troisième mandat consécutif, son « poulain », l’ancien ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, a été largement battu par les deux candidats de l’opposition, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, parmi les 21 candidats autorisés à se présenter.
C’est là, hélas, le seul fait incontestable dans le cadre des différentes élections (présidentielle, législatives, provinciales) – certes, encore une fois, retardées – qui se sont finalement déroulées le 30 décembre 2018. 40,3 millions de votants étaient appelés aux urnes, dans un pays qui compte plus de 81 millions d’habitants.
Dynamiques et écueils d’un processus électoral attendu mais contesté
C’est finalement, le candidat issu du parti « historique » de l’opposition, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Félix Tshisekedi, qui a été finalement « proclamé » élu par 12 des 13 membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec un score de 38,57 % des voix exprimées. Néanmoins, encore une fois, les contingences logistiques dans un pays de 2,345 millions de km2, le nombre de scrutins concomitants (présidentielle, législatives, provinciales), le coût astronomique des opérations de votes et de décomptes (estimés à près de 500 millions de dollars) ou encore le choix « critiqué » de ne pas associer la communauté internationale – via les Nations unies, qui avaient pourtant proposé aide et soutien, auront confirmé une participation en berne : seuls 47,56 % des Congolais ont pu ou voulu se rendre aux urnes (soit plus de 38,5 millions).
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