La République de Moldavie est un État né de la dislocation de l’Union soviétique. Son enclavement entre la Roumanie et l’Ukraine, sans accès direct à la mer Noire, explique la lente reprise économique avec un PIB moyen de 7 000 dollars par habitant et les difficultés à investir dans son armée. Conséquence des multiples coupures budgétaires, la Moldavie ne dispose d’aucun avion de combat, d’aucun char, et se contente de quelques véhicules de transport et d’armes légères aux standards soviétiques.

Bien que dénué de son Hard Power, le pays n’en reste pas moins un élément géopolitique central pour l’Union européenne et la Fédération de Russie. À ce titre, Vladimir Poutine a proposé au gouvernement moldave de rejoindre l’Union économique eurasiatique (UEE) aux côtés de la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, du Kirghizistan et du Kazakhstan, ce qui éloignerait définitivement le pays des structures occidentales et notamment de l’Otan.

Un intérêt géostratégique pour la Russie, l’Union européenne et l’Otan

Pour comprendre l’intérêt géostratégique que représente la Moldavie tant pour les Occidentaux que pour les Russes, il s’avère nécessaire de garder à l’esprit le manque de budget de ce pays de taille modeste (33 851 km2) qui ne dispose pas de ressources minières, dont l’outil industriel remonte majoritairement aux années 1960-1970 et, qui plus est, se situe dans la région séparatiste de Transnistrie (40 % de l’outil industriel de jure moldave mais de facto transnistrien). La pauvreté ambiante constitue une opportunité pour les puissances étrangères dans la mesure où les accords bilatéraux engendrent une relation de dépendance de la part de la Moldavie vis-à-vis de ses partenaires économiques. En ce sens, que cela soit l’Union européenne comme la Russie, nouer une alliance économique durable avec la Moldavie revient à disposer d’un allié prêt à accepter tous types de demandes diplomatiques et militaires par crainte de froisser ses partenaires et d’entrer en récession économique.

Il reste 88 % de l'article à lire