La Chine regarde avec intérêt la région de la mer Noire avec plusieurs projets économiques lui permettant de mettre un pied dans cette zone qui reste sous le regard vigilant de Moscou. Il faut ainsi souligner l’entrisme de Pékin dans les territoires qui ont fait sécession mais qui ne sont pas reconnus par la communauté internationale comme l’Abkhazie. Pour le moment, il s’agit d’une approche purement civile mais qui pourrait traduire de plus grandes ambitions.
La Chine en mer Noire, une nouvelle réalité géopolitique ? (T 1088)
China in the Black Sea: a New Geopolitical Reality?
China is looking with interest at the Black Sea region with several economic projects that allow it to put its foot in this area that remains under the vigorous gaze of Moscow. It is thus necessary to underline the Beijing entryism un territories that have seceded but are not recognized by the international community, like Abkhazia. For now, it is a purely civilian approach that could translate bigger ambitions.
Avec son projet de nouvelle Route de la soie (« One Belt One Road », OBOR) la République populaire de Chine s’intéresse au continent africain, à l’Europe centrale, mais aussi à la mer Noire et ce, en raison du potentiel économique et militaire de cette région divisée entre Orient et Occident.
La présence grandissante de Beijing se manifeste avec plusieurs projets de grande envergure à l’image du Tbilisi Sea Plaza (voir infra) financé par le Groupe Hualing ou encore les accords bilatéraux sur la production viticole géorgienne, ce qui engendre une appréhension de la part des puissances occidentales ainsi que de la Russie et de la Turquie qui perçoivent la présence chinoise comme une remise en cause du fragile équilibre géopolitique qui règne depuis la fin de la guerre froide.
Au-delà de la crainte de la résurgence d’un nouveau conflit entre les acteurs locaux, comme ce fut le cas lors du conflit russo-abkhazo-géorgien en 2008 et dans le Haut-Karabagh en avril 2016, c’est surtout la stratégie économique et militaire de Beijing qui suscite l’appréhension dans la région. Alors que la Chine agrandit sa base militaire à Djibouti depuis mai 2018, les interrogations se multiplient sur les intérêts chinois en mer Noire dans le contexte de l’OBOR. Beijing souhaite-t-elle dès lors apporter plus de stabilité ou bien concurrencer les grandes puissances dans leur pré carré et surtout pour quels motifs ?
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