C'est une chose bien étonnante que celle du dernier sacrifice. Quelle est cette force mystérieuse qui fait que l'homme accepte de donner gratuitement sa vie ? Surtout si l'on considère que la vie est le bien le plus précieux puisque, en la perdant, on perd tout le reste.
Accepter la mort (T 1105)
To Accept Death (T 1105)
It is a very amazing thing, that of the last sacrifice. What is this mysterious force that makes man agree to give up his life freely? Especially if we consider that life is the most precious thing, because in losing it, we lose everything else.
Note préliminaire : Cette tribune est un extrait de Les blockhaus du Pyla. Essais sur la guerre et sur ceux qui la font, livre écrit à ce jour en recherche d’éditeur. Elle paraîtra également ultérieurement sous la forme d’un article dans Le Piège (revue des Anciens de l’École de l’Air).
C’est une chose bien étonnante que celle du dernier sacrifice. Quelle est cette force mystérieuse qui fait que l’homme accepte de donner gratuitement sa vie ? Surtout si l’on considère que la vie est le bien le plus précieux puisque, en la perdant, on perd tout le reste. Pourtant, l’expérience montre que l’acceptation de la mort est un phénomène assez commun. Étonnant, non ? Pendant toute ma carrière, je m’en suis étonné et je m’en étonne encore. Et les explications que je vais donner ici ne m’apparaissent pas comme définitives. Mais le lecteur, peut-être, connaîtra-t-il la réponse.
On peut mourir pour Dieu. À ce moment-là, c’est facile, parce que la récompense est au bout des épreuves. Après la mort, Dieu vous reçoit dans son sein et vous jouissez de la vie éternelle et de la félicité qui va avec. Dans ces conditions, si la foi est assez vive, la mort peut même apparaître comme une délivrance ou un achèvement. La crainte de la mort est ainsi considérablement diminuée. L’âme des croyants est d’une puissance étonnante et force l’admiration. L’Histoire nous donne en exemple des martyrs auquel la foi leur a permis de supporter des épreuves inhumaines.
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