La crise autour du nucléaire iranien a atteint un niveau de tension extrême entre Téhéran et Washington, notamment après l’attaque contre les sites pétroliers saoudiens. Dans ce contexte, l’Europe (surtout la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, soit l'E3) mène la danse pour garder l'Iran à la table des négociations et trouver une solution. La situation n’est pas sans rappeler les événements des années précédentes, où l'UE et l'E3 avaient joué un rôle important.
Nucléaire iranien : le retour en force des Européens (T 1115)
Nuclear Iran: The Return of the Europeans in Force
The Iranian nuclear crisis has reached a new level of extreme tension between Tehran and Washington, especially after the attack on the Saudi oil sites. In this context, Europe (especially France, the United Kingdom, and Germany, the E3) leads the dance to keep Iran at the negotiation table and find a solution. The situation is not unlike the events of previous years, where the EU and E3 had played an important role.
Signé en 1968, le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) avait gelé autour des cinq grandes puissances nucléaires (P5, soit les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine) toute concrétisation de désir d’accession à ces armes pour le reste du monde. Néanmoins, depuis, la Corée du Nord s’est retirée de l’accord avec les résultats que l’on sait. L’Inde, le Pakistan et Israël, pays non-signataires, ont développé l’arme nucléaire. Deux programmes, ceux de la Libye et de l’Iran, ont été qualifiés de clandestins ; le premier a été arrêté, tandis que le second défraie quotidiennement la chronique. L’Iran, dans une tentative de dissuasion du faible au fort, alors que le pays ne possède que les prémisses d’un système de dissuasion nucléaire, joue sa partition contre le P5 afin de tenter de restaurer son hégémonie régionale, perse et chiite.
Le 8 mai 2019, soumise depuis douze mois à une pression économique voulue par les États-Unis, Téhéran a annoncé ne plus être « obligé de respecter la limite de 300 kilogrammes pour la production d’uranium enrichi jusqu’à un niveau de pureté de 3,67 %, ainsi que la limite de 130 tonnes pour la production d’eau lourde » (1).
Depuis, l’Europe a tenté de rétablir le dialogue entre les deux parties. Afin d’aborder l’épineuse question de l’encadrement du programme des missiles balistiques iranien, il y a la volonté d’amener Téhéran à accepter de se conformer à nouveau aux clauses du texte de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien (JCPOA) du 14 juillet 2015.
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