C’était il y a 30 ans. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, symbole de la division de l’Allemagne et de la guerre froide, tombait, suscitant surprise et émotion à travers le monde. La professeure Hélène Miard-Delacroix revient sur le contexte autour de l’événement et sur ses conséquences à l’époque. Elle évoque également les fractures qui persistent, aujourd’hui encore, entre les anciennes RDA et RFA.
La chute du mur de Berlin, 30 ans après (T 1124)
The fall of the Berlin Wall, 30 years later
It was 30 years ago. On November 9, 1989, the Berlin Wall, symbol of the division of Germany and the Cold War, fell, arousing surprise and emotion around the world. Professor Hélène Miard-Delacroix discusses the context around the event and its consequences at the time. It also evokes the fractures that persist, even today, between the former GDR and FRG.
Hélène Miard-Delacroix : Tout dépend de ce dont on parle. La décision de laisser circuler entre l’Est et l’Ouest les habitants de la RDA, de les laisser revenir chez eux ensuite s’ils le souhaitaient (ce qui jusqu’alors n’était pas possible), a été assez inattendue. Il s’agissait pour le comité central du SED de faire sortir un peu de pression de la cocotte-minute qu’était devenue la RDA. Une bonne partie de ses citoyens cherchaient alors à partir en utilisant le trou de souris que représentait la possibilité de voyager en Tchécoslovaquie, d’où ils auraient ensuite rejoint l’Ouest. Cette envie de fuite était jetée au visage du régime est-allemand, lui qui se présentait toujours comme meilleur que celui de la République fédérale d’Allemagne (RFA).
Il y avait aussi des mouvements de contestations de plus en plus visibles et qui osaient descendre dans les rues. Pour ces mouvements de citoyens, c’est d’ailleurs moins le 9 novembre qui est important que le 9 octobre. Après des semaines de manifestations pacifiques, il y a eu une manifestation de masse, annoncée, à Leipzig. Elle aurait très bien pu finir dans un bain de sang.
Le 9 novembre, l’idée du SED était de laisser partir tous les opposants, avant de refermer la porte. Ainsi, ils seraient débarrassés de ces contre-révolutionnaires hostiles au projet socialiste. Cela a complètement raté.
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