En novembre 2018, Donald Trump a mis fin à l'accord sur le nucléaire iranien et a rétabli les sanctions à l'égard de Téhéran. Les exportations de brut de l'Iran sont au plus bas et les conséquences économiques sont importantes. Le régime des Mollahs a donc mis en place une stratégie pour écouler de manière détournée son pétrole et obtenir des rentrées de subsides.
Les mystifications de la flotte pétrolière iranienne face à l’étau américain (T 1143)
Photo : © Dilok
In November 2018, Donald Trump ended the Iran nuclear deal and reinstated sanctions on Tehran. Iran's crude exports are at an all-time low and the economic consequences are significant. The mullahs' regime has therefore put in place a strategy to sell its oil in a roundabout way and obtain income from subsidies.
« Les sanctions arrivent » : le 2 novembre 2018, le président américain Donald Trump annonçait, par une photo pastiche de la série Game of Thrones, l’imposition de sanctions économiques d’une ampleur jamais égalée contre Téhéran afin de l’obliger à renoncer à ses prétentions nucléaires, et plus accessoirement à limiter son influence régionale.
Dans les faits, l’économie iranienne, déjà touchée par une inflation galopante, a particulièrement souffert de ces mesures. Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’économie s’est contractée de 3,6 % en 2018 et a chuté de 6 % l’année suivante. Le secteur de l’énergie a également pâti de ces sanctions puisque ses exportations d’hydrocarbures sont passées en quelques mois de 2,5 millions de barils par jour à environ 300 000. Au total, ce sont près de 10 milliards de dollars qui ont été perdus par l’Iran dans ce domaine (1) depuis la mise en place des sanctions.
En retour, pour tenter de desserrer l’étau américain et ainsi se donner quelques marges de manœuvre économiques, Téhéran utilise une flotte composée d’une cinquantaine de navires pétroliers à laquelle est associé un large éventail de techniques de dissimulation, dont certaines ont fait la preuve de leur efficacité durant le régime de sanctions précédent (2012 à 2015). Dans cette stratégie, l’Iran bénéficie du soutien inconditionnel d’un certain nombre de pays qui ont besoin de se fournir en brut iranien, d’autant que leurs raffineries sont spécialement conçues pour traiter cette variété de pétrole.
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