À l’occasion d’une parade navale récente, la Chine a présenté deux nouveaux Sous-marin nucléaire lance-missiles (SNLE) démontrant ainsi la montée en puissance de la composante sous-marine de ses forces nucléaires. Une troisième génération de SNLE devrait entrer au service à partir de 2025.
Avec 2 nouveaux SNLE, la Chine accroît ses capacités nucléaires (T 1170)
SNLE classe Jin, type 092 en 2010
At a recent naval parade, China presented two new Nuclear Missile Submarines (SSBNs) demonstrating the growing strength of the submarine component of its nuclear forces. A third generation of SSBN should enter service from 2025.
À l’occasion d’une parade navale récente pour le 71e anniversaire de la marine de l’Armée populaire de libération (APL), 2 nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) du type 094A auraient été présentés . Pékin posséderait donc 6 SNLE de la classe Jin (type 094) se répartissant en 4 premières unités et 2 plus récentes. C’est donc la seconde génération de SNLE à être en service dans la marine chinoise.
La première génération était représentée par la classe Xia dont un exemplaire a été mis en service en 1983 et aurait effectué 3 tirs du missile JL-1 (ou Julang, « immense vague ») dont la portée a été évaluée à 1 700 km. Visiblement ce SNLE a servi de prototype et de banc d’essai pour la génération suivante, les Jin. Des doutes subsistent sur un second exemplaire qui aurait connu un accident fatal en 1985.
Le premier 094 a été lancé en juillet 2004 et admis au service actif en 2007. Les quatre premiers 094 sont équipés de 12 tubes lance-missiles et mettent en œuvre le missile JL-2. Le JL-2 est dérivé du missile balistique DF-31 (Dong Feng, « vent d’est ») à 3 étages à propulsion solide et dont la portée est estimée entre 7 000 et 11 000 km. Le DF-31 est tiré à partir d’une plateforme mobile. Le JL-2 a un diamètre de 2 m et une portée évaluée à 4 000 mille marins, soit plus de 7 000 km. Il porterait une tête unique mégatonnique. Pour leur autodéfense, les 094 auraient 6 tubes lance-torpilles.
Les 094A observés récemment auraient une longueur de 137 m et auraient 12 tubes, voire 16. Parmi les améliorations remarquées, des équipements de sonar issus des Sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la classe 093. Le design des 094 reste très classique sur le plan hydrodynamique (type Le Redoutable ) et donc le bruit rayonnant de ces SNLE serait élevé. Par contre, avec 6 SNLE du type 094, Pékin peut avoir désormais la permanence à la mer de 2 SNLE au moins, ce qui renforcerait sa capacité de frappe en second. Il ne serait pas exclu que 2 autres 094A soient en construction pour atteindre la cible de 8 unités.
Selon les experts, une troisième génération de SNLE, le type 096, serait en développement pour mettre en œuvre le JL-3 d’une portée de 11 000 km. Selon certaines sources, le 096 aurait une longueur de 150 m pour un déplacement de 16 000 tonnes et entrerait en service à partir de 2025.
La marine chinoise poursuit sa croissance à toute allure, multipliant les constructions de navires de surface mais aussi de sous-marins avec les SNLE, les SNA de la classe Shang et les sous-marins diesels (SMD) du type Yuan proposés d’ailleurs à l’exportation. Certes, les sous-marins chinois restent encore bruyants et moins performants mais les progrès sont réels et les ressources budgétaires et humaines considérables, malgré la crise du Covid-19. Pékin considère avoir surmonté la pandémie et poursuit sa démonstration de force avec moult parades dont cette revue navale ayant dévoilé les SNLE du type 094A. ♦