Quoi de mieux qu’un film de sous-marins pour distraire un pays plongé en pleine crise sanitaire, qui doit gérer au mieux la promiscuité ? Qui plus est, lorsqu’il s’agit d’une comédie, c’est un choix qui s’impose pour nous faire sourire et déstresser. Arte l’a bien compris en diffusant voilà quelques semaines Operation Petticoat (en français Opération Jupons). Retour sur cette pépite sortie en 1959 et signée Blake Edwards, un maître du genre.
Operation Petticoat : un film de guerre en rose bonbon et bleu turquoise (T 1174)
Une distribution haut de gamme vient servir magistralement le film de Blake Edwards. Le film a eu une postérité dans les années 1970 avec une adaptation sous forme de série pour la chaine ABC. On y retrouve à l’écran la fille de Tony Curtis, Jamie Lee Curtis, qui prend le rôle d’une femme officier embarquée, faisant lien avec la version originale. Photo : Universal
What could be better than a submarine film to distract a country plunged into the midst of a health crisis, which must best manage promiscuity? What's more, when it comes to a comedy, it's an obvious choice to make us smile and de-stress. Arte understood this well by broadcasting Operation Petticoat a few weeks ago. Back on this nugget released in 1959 and signed Blake Edwards, a master of the genre.
La comédie est un genre considéré comme mineur par beaucoup de cinéphiles. C’est un tort. Dans l’univers clos du submersible, gags, dialogues subtils et personnages attachants forment la recette réussie de cette farce bondissante et rythmée. Tout le talent de Blake Edwards est d’avoir réussi à distiller des messages forts dans un long-métrage qui doit rester avant tout une distraction qui nous fera passer un bon moment. Le réalisateur américain apporte non seulement la comédie de référence à un genre en soi, le film de sous-marin, mais aussi une œuvre qui a séduit bien au-delà les amateurs de films de guerre. Operation Petticoat qui a traversé les générations.
Sonorités symphoniques épiques, marches militaires entrainantes et caricature de mélodies romantiques, dès le générique, le ton est donné. Blake Edwards, à qui l’on doit La Party, Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s) et La Panthère rose, est un maître du rire. Sa formule : injecter un personnage décalé dans un univers régi par ses codes pour ainsi générer les comiques de situation. La guerre de Corée (1950-1953) et l’épisode du maccarthysme sont de mauvais souvenirs. Il faut tourner la page. Reflet de son temps, ce cinéma à grand-spectacle fait écho à une Amérique des années 1950 fière de son récit militaire et confiante dans l’avenir. En ces temps difficiles, 70 ans plus tard, cette séquence nostalgie ne fera de mal à personne.
Un film d’aventures sur fond de guerre du Pacifique
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