De l’invasion gauloise et des premiers affrontements avec Carthage, Rome tire des enseignements qui la mèneront à la victoire, à l’issue de la plus courte et radicale des trois guerres puniques (149-146 av. J.-C.). S’en détache alors une véritable leçon géostratégique terrestre et maritime aux accents modernes.
À propos des vrais motifs romains de la troisième guerre punique (T 1178)
© Erica Guilane-Nachez (Adobe Stock).
From the Gallic invasion and the first clashes with Carthage, Rome learned lessons that would lead to victory, at the end of the shortest and most radical of the three Punic Wars (149-146 BC). A true land and maritime geostrategic lesson with modern accents then emerges.
La troisième guerre punique fut la dernière qui opposa Rome à Carthage. Elle fut la plus courte (149-146 av. J.-C.) et la plus radicale puisqu’elle se conclut violemment par la destruction d’une cité-État, la dissolution d’une nation et la quasi élimination d’un peuple.
Traumatisme romain et Praetextus
Historiquement, Rome prétextera, selon les termes d’Appien (1), de la violation par Carthage de l’interdiction de faire la guerre sans l’accord de Rome. Celle-ci était prévue par le Traité de 201 av. J.-C. à l’issue de la deuxième guerre punique (218-201 av. J.-C.). Pourtant, la réaction militaire de Carthage ne fut objectivement que la conséquence d’une duplicité insidieuse et cynique des Romains : ces derniers exploitèrent opportunément les revendications de leur allié, le roi de Numidie, Massinissa, qui exigeait ni plus ni moins le retour des terres ancestrales conquises par les colons phéniciens en 814 av. J.-C., bien avant, par ailleurs, la fondation même de Rome… ! Ce qui est sûr, c’est que Rome voulait un résultat et qu’il lui fallait un véritable praetextus ou, selon le Larousse, une « raison invoquée, mise en avant, pour cacher le vrai motif d'une action » (2). Soulignons que le traité de 201 av. J.-C., en interdisant à Carthage d’agir militairement en toute circonstance sans l’assentiment de Rome, y compris pour se défendre, contenaient en germe les conditions d’un casus belli artificiel que Rome exploitera pour réaliser le rêve de Caton l’ancien, delenda est Carthago : détruire Carthage.
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