Le Tchad est omniprésent dans la lutte contre les terrorismes dans la zone sahélo-saharienne. Les contingents tchadiens participent à la mission de l’ONU au Mali et à l’opération française Barkhane ; le pays est également acteur de la Force multinationale mixte (FMM) aux côtés du Cameroun, du Nigeria et du Niger. C’est là le cadre stratégique institué par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), afin de lutter contre Boko Haram. Le Tchad constitue, de surcroît, un pilier de la force G5-Sahel aux côtés de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso et du Niger, dont la priorité est mise sur la sécurisation des frontières. Cette présence sur divers fronts entretient la légende d’une armée tchadienne aguerrie au combat et prête à relever de nombreux défis sécuritaires. Bien plus dans un contexte où des voix s’élèvent pour demander le départ des forces françaises du Sahel, le partenaire tchadien est présenté en alternative. Les Forces armées nationales du Tchad (FANT) peuvent être le noyau dur d’une projection de puissance des États sahéliens contre Boko Haram, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO), et Al-Qaïda. Pour autant, la sécurité des peuples ne saurait être un pari. Il faudrait interroger la puissance du Tchad, et cela en termes d’attributs ⁽¹⁾ : la qualité de la diplomatie, les dirigeants et l’action collective.

À l’origine d’un mythe de puissance : des engagements militaires divers

La capacité opérationnelle de l’armée tchadienne est surestimée depuis qu’elle a contrarié, à la fin des années quatre-vingts, les ambitions d’expansion territoriale de la Libye sur la bande d’Aouzou, territoire de 114 000 km² situé dans l’extrême nord du Tchad, alors querellé entre les deux pays. Ensuite, il faut également relever la mobilisation des FANT contre les terrorismes.

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