La guerre de Corée amena à la coexistence conflictuelle de deux régimes totalement opposés avec au nord, la dictature de Kim Il-sung soutenue par la Chine de Mao et l’URSS, et au sud du 38e parallèle, la République de Corée du Sud, au fonctionnement démocratique appuyé par la présence militaire américaine. L’antagonisme a été tel que Séoul a essayé à plusieurs reprises d’éliminer sans succès Kim Il-sung en utilisant de nombreux stratagèmes coûteux en vies humaines. Au final, Pyongyang a réussi à préserver son indépendance, à développer son arme nucléaire et à devenir la première dynastie communiste, Kim Jong-un étant actuellement au pouvoir et s’appuyant sur la légitimité historique de son grand-père Kim.
Unité 684 : il faut tuer Kim Il-sung (T 1196)
Kim Il-Sung en URSS
The Korean War led to the conflicting coexistence of two totally opposed regimes with to the north, the dictatorship of Kim Il-sung supported by Mao's China and the USSR, and to the south of the 38th parallel, the Republic of South Korea, democratic functioning supported by the American military presence. The antagonism has been such that Seoul has repeatedly tried unsuccessfully to eliminate Kim Il-sung using numerous schemes that cost lives. In the end, Pyongyang managed to preserve its independence, develop its nuclear weapon, and become the first communist dynasty, with Kim Jong-un currently in power and relying on the historical legitimacy of his grandfather Kim.
Si l’armistice de Panmunjom a mis un terme à la guerre de Corée en juillet 1953, il n’a pas réglé la question de l’unité de la péninsule, loin s’en faut, puisque les belligérants en sont revenus au statu quo ante, c’est-à-dire à la division de la zone en deux États à hauteur du 38e parallèle. Certes, cet accord prévoyait qu’une paix serait négociée sous l’égide de la Chine, des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union soviétique, et même que les pistes d’une réunification acceptable par tous allaient être méticuleusement explorées. Mais la voie diplomatique échoua. Commença alors une sorte de guerre froide intercoréenne qui, bon an mal an, a perduré jusqu’à nos jours .
Au début des années 1960, la rivalité intercoréenne connaît un regain de tensions. Si le Sud, militairement dépendant des États-Unis, entame péniblement son décollage économique et politique, le Nord, lui, est florissant, stable et autonome. C’est à cette époque que le dirigeant nord-coréen Kim Il-sung en profite pour essayer de déstabiliser le Sud : lancer de tracts, infiltration d’agents provocateurs… En outre, il espère que la guerre du Vietnam va suffisamment accaparer les États-Unis et dégarnir certaines positions américaines basées au Sud. Fin 1966, il déploie plusieurs divisions d’infanterie le long de la Zone démilitarisée (DMZ selon l’acronyme anglais) et multiplie les incidents de frontière. En janvier 1968, la guerre est toute proche : le 21, un escadron nord-coréen de 31 hommes parvient à se faufiler jusqu’à la Maison Bleue (Cheongwadae), la résidence du président Park Chung-hee, avec pour mission de l’assassiner en même temps que ses principaux lieutenants. Il est stoppé in extremis. Deux jours plus tard, Pyongyang arraisonne dans les eaux internationales le navire espion USS Pueblo, provoquant ouvertement les États-Unis. Enfin, le Vietnam du Nord lance l’offensive du Têt contre le Sud qu’il désorganise pendant quelques jours. À Séoul, cette escalade déclenche une frénésie martiale et on presse le président Park d’éliminer une fois pour toutes Kim Il-Sung, avec ou sans l’appui des Américains .
Un commando « ad hoc »
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