La nouvelle génération d’appareil de combat aérien se distingue notoirement de leurs « ancêtres » par une particularité commune à l’ensemble des programmes militaires en cours chez les plus grandes puissances : cet avion piloté sera au centre d’un système d’armes communicantes composé pour partie de drones d’escorte, de défense ou d’attaque, voire de drones ravitailleurs.
De l’avion de combat nouvelle génération au drone autonome de combat multirôles hypersonique Ecce machina ! (T 1243)
New Generation Fighter (© Airbus)
The new generation of air combat aircraft is notoriously distinguished from their "ancestors" by a particularity common to all the military programs in progress among the greatest powers: this piloted aircraft will be at the center of a system of communicating weapons partly composed of escort, defense, or attack drones, or even supply drones.
La nouvelle génération d’appareil de combat aérien se distingue notoirement de leurs « ancêtres » par une particularité commune à l’ensemble des programmes militaires en cours chez les plus grandes puissances : cet avion piloté sera au centre d’un système d’armes communicantes composé pour partie de drones d’escorte, de défense ou d’attaque, voire de drones ravitailleurs.
Ainsi, « le drone de combat russe Su-70 Okhotnik-B qui a effectué son premier vol en août 2019 devrait opérer au côté de l’avion de combat de 5e génération Su-57 Frazor, dont la production en série vient d’être lancée » (1). Quant aux États-Unis, « […] le Next Generation Air Dominance (NGAD) vise à mettre au point un “système de systèmes” autour d’un avion de combat de “6e génération” appelé “Penetrating Counter Air” (PCA) et destiné à remplacer les F-15 et les F-22A “Raptor” de l’US Air Force. Cet appareil sera placé au centre d’un réseau comprenant des drones, des effecteurs et d’autres capteurs avancés. L’US Navy conduit un programme portant le même nom mais avec des objectifs différents » (2).
L’objectif commun de faire évoluer des drones en synchronie d’un avion piloté amène à comprendre que ces drones synchronisés sur un avion de combat central piloté par un homme devront nécessairement être dotés de motorisation aussi puissante que cet avion de combat piloté, être en capacité de voler à la même vitesse et en capacité de réguler leur vitesse selon les nécessités. En outre, ces drones à réaction devront être « communicants » et avoir des capacités de calculs exponentielles leur permettant d’assumer leurs missions de protection et d’attaque des cibles ennemies, bref de décrocher de l’avion « pivot » pour engager une cible puis revenir au « bercail »… Or, le pilote de l’avion au centre du système ne pourra évidemment pas assumer seul l’analyse de situation et piloter ces drones. De fait, la mise au point de drones aussi performants n’est possible que s’ils sont dotés d’intelligence artificielle (IA), mais aussi s’ils sont créés dans une démarche identique à celle des avions de combat de nouvelle génération : aux États-Unis, cette démarche est celle du « Digital Century Series Initiatives » qui implique d’exploiter au maximum les avancées de l’ingénierie numérique pour concevoir les nouveaux matériels de guerre, l’IA étant évidemment au cœur de cette démarche. C’est cette utilisation optimale du digital dopé à l’IA qui permet d’expliquer les délais extrêmement courts, de l’ordre de 12 à 18 mois, ayant permis aux chercheurs américains de développer, en secret, le nouvel avion de combat du programme NGAD ou qui a probablement permis à la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) d’obtenir que Loockeed Martin mette au point en 24 mois, en exécution du programme de recherche « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » (HAXC), et teste avec succès deux prototypes de missiles hyper soniques afin de répondre à la menace hypersonique russe présentée par le président Poutine en mars 2018 (3). C’est aussi cette même démarche qui a permis à Boeing de mettre au point, au profit de l’armée de l’air australienne, le prototype de drone de combat Loyal Wingman qui a effectué sa première sortie sur le tarmac en décembre 2020. Ce drone, turbopropulsé, mesurant 11,6 mètres et qui aurait une portée opérationnelle de 3 700 km, est lui aussi conçu comme un drone de soutien des avions de chasse pilotés australiens. Ce drone, comme ceux conçus par les autres industriels au profit des autres armées, supposera alors de pouvoir évoluer à une vitesse identique et synchronisée avec celle des avions pilotés.
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