Le transport maritime a connu une révolution avec l’arrivée du conteneur. Cette boîte permet à la fois la massification et la standardisation avec le développement de navires dédiés de plus en plus gros. L’accident du porte-conteneurs Ever Green dans le Canal de Suez la semaine dernière a mis en lumière l’importance du conteneur dans la mondialisation de l’économie. Le gigantisme de ces navires n’empêche cependant pas les fortunes de mer et notamment la perte de conteneurs en mer, flottant dans des demi-eaux et provoquant à la fois accidents et pollution. Le Vendée Globe a ainsi vu des bateaux du type Imoca heurter souvent de nuit ces objets flottants et provoquant de gros dégâts. La responsabilité de ces incidents est complexe impliquant l’équipage responsable de l’arrimage mais aussi les sociétés de dockers et de manutention assurant la manœuvre des boîtes entre le quai et le navire.
Une source méconnue de pollution et de dangers : la perte de conteneurs en mer (T 1260)
Conteneur en mer (© Marine nationale)
Maritime transport has undergone a revolution with the arrival of the container. This box allows both massification and standardization with the development of bigger and bigger dedicated ships. The accident of the container ship Ever Green in the Suez Canal last week highlighted the importance of the container in the globalization of the economy. The gigantism of these ships does not however prevent the fortunes of the sea and in particular the loss of containers at sea, floating in semi-waters and causing both accidents and pollution. The Vendée Globe thus saw boats of Imoca type often collide with these floating objects at night and cause great damage. Responsibility for these incidents is complex, involving the crew responsible for stowage, but also the dockworkers and handling companies handling the boxes between the quay and the ship.
Le transport maritime représente aujourd’hui 90 % du commerce international de marchandises (1). Pour maintenir la cadence, les armateurs construisent des navires de plus en plus colossaux. Problème, cette nouvelle forme de gigantisme est loin d’être sans conséquence pour la sécurité maritime et l’environnement marin. Elle est à l’origine d’un phénomène peu médiatisé : la perte de conteneurs en mer. Chaque année, ils seraient des milliers à tomber au fond des océans ou à s’échouer sur les plages du monde entier. Leur contenu peut fuir des années après et générer des pollutions longues et importantes. Certains, lorsqu’ils flottent, peuvent en outre constituer de véritables dangers pour la navigation.
Le conteneur : acteur incontournable de la mondialisation
Il est le vecteur de la mondialisation. En l’espace d’un demi-siècle, le conteneur a tour à tour bouleversé l’organisation du travail sur les quais, chamboulé la hiérarchie des places portuaires, révolutionné l’industrie maritime, permis une baisse importante du prix des transports de marchandises (même si le manque de conteneurs a récemment fait grimper le prix du fret maritime (2)) et, in fine, favorisé la délocalisation de pans entiers de l’industrie occidentale vers des pays à plus faibles coûts salariaux, la Chine en premier.
Chaque année, quelque 5 200 navires porte-conteneurs, dont les plus gros sont capables d’en porter 23 000, chargent ou déchargent plus de 200 millions dans les ports de la planète ; des boîtes métalliques remplies de produits de toutes sortes : vêtements, motos, téléviseurs ou téléphones portables, mais aussi liquides grâce au conteneur citerne d’une capacité de 27 000 litres, viandes, fruits et légumes entreposés dans un conteneur à température contrôlée, et même minerais en vrac stockés dans un conteneur à toit ouvrant (3).
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