Influencer et manipuler l’opinion publique sont devenus des modes d’action à part entière pour des puissances visant à déstabiliser nos démocraties. Les « fake news » et le complotisme en sont des exemples très concrets, démontrant la dérive face au savoir et à la connaissance. De ce fait, le domaine cognitif devient un champ d’intervention dans le cadre de l’évolution de la conflictualité actuelle. Comment, dès lors, se préserver face à ces menaces, tout en préservant une éthique protégeant les libertés ? Comment éviter des dérives, alors même que nos compétiteurs n’ont aucun état d’âme ? Cela signifie clairement d’y réfléchir et de s’investir dans la connaissance complexe des sciences cognitives.
Avertissement : Cet article n’est pas un document officiel Otan et ne reflète pas les opinions ou positions officielles de l’Otan ou des pays membres de l’Alliance. Les avis exprimés n’engagent que l’auteur. Ni l’Otan, ni un Commandement, organisation ou agence de l’Otan, ni aucune personne agissant en leurs noms, ne sont responsables de l’usage qui pourrait être fait des informations contenues dans cet article.
Influencing and manipulating public opinion have become modes of action in their own right for powers seeking to destabilize our democracies. Fake news and conspiracy are very concrete examples of this, demonstrating the drift in the face of knowledge. As a result, the cognitive domain becomes a field of intervention in the context of the evolution of the current conflictual relations. How, then, can we protect ourselves against these threats, while preserving an ethic that protects freedoms ? How to avoid drifts, even though our competitors have no mercy ? This clearly means thinking about it and investing in the complex knowledge of cognitive science.
Disclaimer: This article is not an official NATO document and does not reflect the official opinions or positions of NATO or any member nation of the Alliance. The opinions expressed are the sole responsibility of the author. Neither NATO, nor any NATO Command, organization, or agency, nor any person acting on their behalf, is responsible for the use that might be made of the information contained in this article.
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Le 6 janvier 2021, des milliers d’émeutiers prennent d’assaut le Capitole à Washington D.C., pour bloquer la certification des résultats de l’élection présidentielle américaine. Ce rassemblement violent survient après la propagation dans les médias, et notamment sur les réseaux sociaux, d’accusations répétées de Donald Trump, selon lesquelles « l’élection [lui] a été volée » et ce, en dépit de la confirmation de sa défaite par la Cour Suprême américaine. Cet événement, qui touche les fondements d’une des figures de proue de la démocratie américaine, est particulièrement emblématique de la capacité de manipulation des esprits et du pouvoir mobilisateur de ces nouveaux moyens de communication. Il interroge sur la capacité de nos sociétés occidentales, mais aussi des individus, à faire face à la propagation organisée de fausses nouvelles et le profit que pourraient en tirer nos compétiteurs stratégiques, ainsi que tout autre acteur se nourrissant de la déstabilisation provoquée.
Après la qualification par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) du cyber et de l’espace exo-atmosphérique comme domaines opérationnels (1), alors que nous assistons au glissement de la conflictualité vers les champs immatériels et que le combat pour les perceptions devient partie intégrante de tout engagement militaire, n’est-il pas temps de faire du cognitif (2) lui aussi une aptitude interarmées (3) à part entière ? En d’autres termes, le cerveau humain sera-t-il l’ultime champ de bataille ?
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