Ce n’est pas un hasard si de nombreuses études relatives à la conflictualité s’intéressent à la théorie des jeux, et à commencer par le célèbre jeu d’échecs, dont les forces en présence sur l’échiquier représentent une capacité militaire. Avoir un rapport de force favorable avec les cartes est similaire à celui sur le terrain, et il convient toujours de conserver une capacité de manœuvre pour contrer l’adversaire. Le risque est de perdre au fil de la partie l’objectif final recherché. Au jeu, au pire, c’est perdre et la faillite. À la guerre, la défaite n’en est que plus dramatique.
Le dilemme du joueur de cartes (T 1295)
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It is no coincidence that many studies relating to conflict are interested in game theory, starting with the famous game of chess, whose forces present on the chessboard represent a military capability. Having a favorable balance of power with the cards is similar to that on the field, and it is always necessary to maintain an ability to maneuver to counter the opponent. The risk is to lose the desired final objective over the course of the game. In gambling, at worst, it is losing and bankruptcy. In war, defeat is all the more dramatic.
Lorsqu’un joueur de cartes considère que sa main est insuffisante pour l’emporter sur celle d’un autre joueur, la sagesse lui commande de renoncer à miser davantage sur cette donne. Ce n’est jamais une décision facile à prendre, car elle implique la perte de sa mise et un surcroît de confiance pour l’adversaire.
De la même façon, quand un État a engagé ses troupes dans un conflit qui s’avère long et coûteux, il lui faut savoir quand la mesure de ses pertes dépasse le gain qu’il escompte de son engagement. Il ne saurait y avoir de réponse préconçue à cette question dont l’élément préalable suppose qu’on détermine avec précision l’enjeu du conflit, soit l’équivalent de la mise du joueur. Mais si celle-ci s’exprime dans la seule unité de compte monétaire, le rapport qu’espère l’État de son investissement comprend des parties politiques qui sont plus difficilement chiffrables. Il en résulte de nombreux exemples de guerres dont l’issue, même en l’absence de défaite militaire caractérisée, ne répond pas aux attentes que ses initiateurs avaient formées.
Dans ces circonstances malheureuses, l’homme d’État qui aura la clairvoyance et le courage de mettre fin à un conflit mal engagé rendra un fier service à son pays.
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