Casper Klynge, premier Tech Ambassador, alors ambassadeur danois
La diplomatie technologique, inaugurée par le Danemark en 2017 avec le premier « Tech Ambassador », vise à encadrer les relations entre États et entreprises technologiques, mettant l’accent sur des enjeux cruciaux tels que la souveraineté, la sécurité, et les valeurs démocratiques. Ce modèle s’est étendu à d’autres pays européens comme la Suisse, la France et l’Autriche, avec des initiatives axées sur la coopération technologique et la régulation des géants du numérique. Face à la montée en puissance des Big Tech, ces efforts reflètent une tentative de contrer l’influence de puissances comme les États-Unis et la Chine, tout en affirmant une approche européenne. Cependant, la question demeure : les États européens parviendront-ils à défendre leurs intérêts de manière autonome ou s’aligneront-ils derrière un bloc occidental mené par les États-Unis ?
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Advancing Toward Tech Diplomacy in Europe: What Are the Stakes? (T 1312)
Tech diplomacy, initiated by Denmark in 2017 with the world's first "Tech Ambassador," aims to regulate relations between states and tech companies, focusing on critical issues like sovereignty, security, and democratic values. This model has expanded to other European countries, such as Switzerland, France, and Austria, with initiatives centered on technological cooperation and regulating Big Tech. In response to the growing influence of tech giants, these efforts reflect an attempt to counter powers like the United States and China while asserting a European approach. However, the question remains: will European states defend their interests autonomously, or align behind a Western bloc led by the U.S.?
En 2017, le ministère danois des Affaires étrangères a fait la Une des journaux en nommant le premier « Tech Ambassador » au monde. Il s’agissait de Casper Klynge qui était chargé de la diplomatie technologique du Danemark au niveau mondial, mais un accent sur la Silicon Valley en Californie et des bureaux physiques à Copenhague et à Pékin. À l’époque, un article du New York Times soulignait qu’il s’agissait d’un signe que les petits pays « ont du mal à influencer les grandes entreprises ». Néanmoins, quelques années plus tard, un article de Forbes saluait cette initiative danoise et la présentait comme un modèle à suivre pour la diplomatie américaine (1).
La diplomatie technologique n’est-elle donc qu’une réaction désespérée des petits pays européens face à leur incapacité à réguler des conglomérats technologiques étrangers toujours plus puissants ? Ou s’agit-il, au contraire, d’une étape nécessaire pour assurer l’avenir de tout pays dans un monde où les enjeux de souveraineté et de politique étrangère sont devenus irrémédiablement et intimement liés au secteur de la technologie ?
Une diplomatie singulière dédiée à une montée en puissance irrémédiable de la technologie
Alors que la Cyber Diplomacy est souvent associée à la cybersécurité et que la Digital Diplomacy est liée au secteur du commerce digital ou à l’influence d’Internet sur les relations internationales en général, la Tech Diplomacy désigne l’interaction entre les gouvernements nationaux et les entreprises technologiques (2). Les relations intergouvernementales peuvent jouer un rôle dans la diplomatie technologique, car les accords réglementaires, les transferts de connaissances, les contrats de défense relèvent souvent de l’autorité directe des gouvernements nationaux.
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