En marche vers la Tech Diplomacy en Europe : quels enjeux ? (T 1312)
Casper Klynge, premier Tech Ambassador, alors ambassadeur danois
En 2017, le ministère danois des Affaires étrangères a fait la Une des journaux en nommant le premier « Tech Ambassador » au monde. Il s’agissait de Casper Klynge qui était chargé de la diplomatie technologique du Danemark au niveau mondial, mais un accent sur la Silicon Valley en Californie et des bureaux physiques à Copenhague et à Pékin. À l’époque, un article du New York Times soulignait qu’il s’agissait d’un signe que les petits pays « ont du mal à influencer les grandes entreprises ». Néanmoins, quelques années plus tard, un article de Forbes saluait cette initiative danoise et la présentait comme un modèle à suivre pour la diplomatie américaine (1).
La diplomatie technologique n’est-elle donc qu’une réaction désespérée des petits pays européens face à leur incapacité à réguler des conglomérats technologiques étrangers toujours plus puissants ? Ou s’agit-il, au contraire, d’une étape nécessaire pour assurer l’avenir de tout pays dans un monde où les enjeux de souveraineté et de politique étrangère sont devenus irrémédiablement et intimement liés au secteur de la technologie ?
Une diplomatie singulière dédiée à une montée en puissance irrémédiable de la technologie
Alors que la Cyber Diplomacy est souvent associée à la cybersécurité et que la Digital Diplomacy est liée au secteur du commerce digital ou à l’influence d’Internet sur les relations internationales en général, la Tech Diplomacy désigne l’interaction entre les gouvernements nationaux et les entreprises technologiques (2). Les relations intergouvernementales peuvent jouer un rôle dans la diplomatie technologique, car les accords réglementaires, les transferts de connaissances, les contrats de défense relèvent souvent de l’autorité directe des gouvernements nationaux.
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