La volte-face australienne, pilotée par les États-Unis et le Royaume-Uni, ayant abouti à l’arrêt du programme de sous-marins Shortfin Barracuda, provoque un séisme géopolitique et ouvre de nombreuses interrogations quant à l’avenir des relations au sein du monde occidental. Alliés ou alignés ? Souveraineté ou dépendance ? De nombreuses questions remettent en cause certaines certitudes et vont obliger l’Union européenne à repenser sur son avenir et à sa place sur l’échiquier international.
« Dieu et mon droit » (T 1313)
Shortfin Barracuda (© Naval Group)
The Australian about-face, led by the United States and the United Kingdom, which led to the cessation of the Shortfin Barracuda submarine program, is causing a geopolitical earthquake, and raising many questions about the future of relations in within the Western world. Allies or Aligned ? Sovereignty or dependency ? Many questions call certain certainties into question and will force the European Union to rethink its future and its place on the international stage.
Quelque 240 ans après la bataille navale de la baie de Chesapeake, le 5 septembre 1781, qui a fondé l’indépendance des États-Unis grâce à la victoire de l’amiral de Grasse sur la marine britannique, prélude à l’action terrestre de Rochambeau et La Fayette auprès de Washington, Joe Biden, avec une ingratitude que l’on avait plutôt coutume d’observer chez nos perfides voisins d’outre-Manche, impose à l’Australie une rupture de contrat avec la France qui est en réalité une rupture de confiance.
Cette mauvaise pièce de théâtre regroupe des protagonistes variés, dont les motivations méritent analyse.
L’Australie a marqué depuis longtemps une aversion pour ce qui touche au nucléaire, civil et militaire. On se souvient des déchaînements antifrançais lors de la dernière série d’essais en 1995 en Polynésie, soit tout de même à une distance de 7 500 km de la capitale Canberra, à rapprocher des essais nucléaires britanniques sur son propre sol qu’elle avait acceptés auparavant (2). Le grand écart semble être une figure pratiquée depuis longtemps. On sait que les escales de navires à propulsion nucléaire sont toujours proscrites dans ce pays.
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