Avec ses 1 038 compagnons, ses 5 villes et ses 18 unités militaires, l’Ordre de la Libération a joué un rôle majeur dans la mémoire collective, et s’apprête désormais à ouvrir une nouvelle page de son existence, pour, en même temps, porter la mémoire des Compagnons, désormais tous disparus, et témoigner auprès des jeunes du besoin de combattre pour défendre nos libertés et concourir à l’unité nationale, dans sa diversité. Même si l’Ordre a pu connaître des interrogations quant à sa survivance, aujourd’hui, plus que jamais, il porte cette nouvelle responsabilité auprès du peuple de France.
Regards sur l’Ordre de la Libération (T 1334)
(© Ordre de la Libération / Ministère des Armées)
With its 1,038 companions, its 5 cities and its 18 military units, the Order of Liberation has played a major role in the collective memory and is now preparing to open a new page of its existence, for, at the same time , carry the memory of the Companions, now all missing, and testify to young people of the need to fight to defend our freedoms and contribute to national unity, in its diversity. Even if the Order may have known questions about its survival, today, more than ever, it bears this new responsibility to the people of France.
La pérennité perpétuelle de l’ordre est assurée par le Conseil national des communes Compagnons de la Libération, institué par la loi de 1999. La plupart des 18 unités militaires décorées ont été dissoutes de longue date, souvent dès 1945, ou pourraient l’être un jour. En revanche, la disparition physique des communes reste la plus improbable à très long terme – bien que l’exode rural puisse menacer Vassieux-en-Vercors (Drôme), et bien que l’île de Sein soit un fragile confetti sur l’océan Atlantique, à l’extrême limite de l’Europe, et dont il est interdit au pèlerin de soustraire le moindre galet pour son souvenir personnel…
Le musée de l’Ordre continue, aux Invalides, sous la durable direction de Vladimir Trouplin. L’association des familles de Compagnons entretient elle aussi la flamme du souvenir. De nombreuses artères portent les noms de Compagnons, en signalant souvent leur qualité de titulaire de la Croix. Leur confrérie inspire des ouvrages variés allant des essais historiques aux bandes dessinées (1). Ils suscitent des biographies individuelles, des conférences, des expositions, des monuments. Paris dispose depuis 2005, au bord de la Seine, d’une Esplanade des Villes-Compagnons-de-la-Libération. La promotion 2018-2021 de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr a choisi de s’appeler « Compagnons de la Libération ». Et aux obsèques d’Hubert Germain, par la force des choses dernier chancelier d’honneur de l’Ordre, le président de la République conclut son discours en assurant : « L’Ordre de la Libération lui survivra, j’en fais le serment. »
Un Ordre à la naissance improbable et transgressive
Le contraste ne saurait être plus fort avec la modestie des débuts, comme toujours lorsqu’il s’agit de la France Libre et de la Résistance.
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