Le conflit israélo-palestinien, qui a été au cœur des problématiques du Proche-Orient pendant des décennies, est aujourd’hui largement relégué au second plan. Les récentes avancées diplomatiques entre Israël et les États du Golfe – liées à la position iranienne – devraient désormais permettre de relancer le processus de paix dans la région. La France et l’Union européenne auraient intérêt à s’y investir et accompagner une évolution qui est de toute façon inéluctable, tout en contribuant à un dialogue, certes difficile, mais indispensable.
The Israeli-Palestinian conflict, which has been at the heart of Middle East issues for decades, is now largely relegated to the background. Recent diplomatic advances between Israel and the Gulf States – linked to the Iranian position – should now help to revive the peace process in the region. France and the European Union would benefit from investing in it and supporting a development that is in any case inevitable, while contributing to a dialogue, which is certainly difficult, but essential.
Aux yeux de la plupart des observateurs, le dossier israélo-palestinien est enlisé et sans véritable perspective de règlement. En effet, il est devenu marginal par rapport à la question iranienne au Moyen-Orient. Par ailleurs les Palestiniens sont divisés entre ceux de Cisjordanie (Fatah) et ceux de Gaza (Hamas) ; le président Mahmoud Abbas n’a plus beaucoup de crédibilité et le soutien des gouvernements arabes s’effrite (accords d’Abraham).
En face, Israël a renforcé ses positions diplomatiques avec la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu et l’établissement de relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Même si une normalisation avec l’Arabie saoudite n’est pas d’actualité, les contacts officieux entre Riyad et Tel-Aviv se sont également développés, face à ce qui est perçu comme la menace iranienne. Par ailleurs, le nouveau gouvernement israélien poursuit la colonisation de la Cisjordanie et l’opinion publique israélienne s’est « droitisée », n’envisageant plus réellement la création d’un État palestinien. Au mieux, il s’agit pour les autorités de Tel-Aviv de la gestion d’un « conflit de basse intensité ».
Dans ces conditions, toute tentative de relancer le processus de paix au Proche-Orient paraît illusoire ou, à tout le moins, peu prioritaire dans l’agenda diplomatique international.
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