La Chine peut-elle dominer le monde ? (T 1346)
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Foin de l’illusion d’une convergence de la Chine vers les valeurs humanistes occidentales du simple fait de l’enrichissement de son peuple, le monde se réveille dans le même lit qu’un géant dont le dirigeant, peut-être « à vie », Xi Jinping, alterne protestation de pacifisme fleurant l’esprit de Bandung et discours des « loups guerriers ». En 2020, la guerre commerciale engagée par le président américain Donald Trump, le triomphalisme d’une Chine proclamant avoir dompté la pandémie de la Covid (autosatisfecit provocateur quand l’origine se situe peut-être chez elle), la « normalisation » de Hong Kong, la répression terrible et assumée du peuple ouïgour, suscitèrent défiance et crainte à l’égard de la Chine. Le nouveau président américain Joe Biden proclame la Chine comme « concurrent stratégique » et s’efforce de constituer des alliances pour contenir la montée en puissance de la Chine, pour la dissuader de tout aventurisme militaire en mer de Chine et surtout de l’option militaire pour contraindre Taïwan à rejoindre la mère patrie. Ce contexte nouveau de « guerre froide » réduit-il la capacité chinoise à dominer le monde ? Engage-t-il une spirale dangereuse, celle du piège de Thucydide d’une Amérique angoissée par le rival chinois, mais aussi d’une Chine poussée à l’aventurisme par un complexe obsidional et tentée de profiter de l’acmé de sa puissance face à un déclin inéluctable ?
La Chine a-t-elle les capacités à dominer le monde ?
La puissance de la Chine connaît cette décennie l’acmé de sa puissance mais, condamnée au déclin ensuite, n’est pas et ne sera pas demain, l’égale des États-Unis pour les raisons suivantes :
1) L’espace naturel chinois manque de ressources en énergie.
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