L’Ukraine au cœur d’un bras de fer entre Moscou et Washington et où l’Otan est en jeu (T 1352)
Otan à 30 membres © Charlotte Bezamat-Mantes, décembre 2021 - Diploweb
Depuis le printemps 2021, la Russie masse des forces aux frontières de l’Ukraine (1). Si une phase d’apaisement a suivi le premier déploiement, une telle évolution ne semble pas se profiler pour le second qui, en cours depuis la fin 2021, en diffère en raison de nombreux sujets qui sont autant de points d’achoppement avec le Kremlin (2). En effet, Moscou appuie ses exigences par des menaces d’invasion de l’Ukraine. Si la Russie laisse planer le doute sur leur ampleur éventuelle, ces pressions rappellent le scénario géorgien (3) et visent à obtenir la satisfaction de revendications fortes parmi lesquelles le retrait de certains territoires des forces de l’Otan et l’engagement que l’Ukraine n’adhérera jamais à l’alliance (4).
C’est dans ce contexte tendu que, à la demande de Moscou, une semaine de négociations s’engage à Genève entre les États-Unis et la Russie. Cette séquence inclut le « Dialogue de stabilité stratégique » (SSD), groupe de travail américano-russe créé l’année dernière pour contrôler les armes (5), qui s’est déjà réuni en juillet et septembre 2021, à l’issue de la réunion entre les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine de juin 2021. En outre, la commission Otan-Ukraine s’est réunie le 10 janvier et le Conseil Otan-Russie tiendra une session le mercredi 12 janvier 2022 à Bruxelles (6), étant entendu que nombre des demandes russes concernent précisément l’alliance. Enfin, cette séquence sera poursuivie le 13 janvier par une réunion du Conseil permanent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Dans ce contexte, sans préjuger du résultat de ces négociations, il est important de les replacer dans leur environnement.
Il reste 88 % de l'article à lire