La marine nord-coréenne : menace ou « tigre de papier » ? (T 1354)
Carte des principales bases navales nord-coréennes (© The International Institute for Strategic Studies, 2018)
Ces dernières années, Pyongyang a multiplié les déclarations spectaculaires : l’annonce, le 9 janvier 2021, du développement prochain d’un sous-marin à propulsion nucléaire, lors du 8e congrès du parti au pouvoir, et la présentation au monde le même mois d’un nouveau missile mer-sol balistique, le Pukguksong-5, après en avoir fièrement exhibé un autre, plus petit, en octobre 2020 (1). La marine nord-coréenne, longtemps considérée comme le parent pauvre de l’Armée populaire de Corée (APC), connaît ainsi un regain d’intérêt avec la création d’une nouvelle composante de sa dissuasion nucléaire, en complément de la terrestre, déjà menaçante.
Aux côtés de sa composante nucléaire, la marine conventionnelle nord-coréenne, nombreuse mais hétéroclite et en grande partie obsolète, se définit par sa vocation côtière dont les capacités de nuisance et de déni d’accès n’apparaissent cependant pas négligeables dans une logique d’affrontement asymétrique, avec certains pays voisins, au premier desquels la Corée du Sud.
La marine nord-coréenne, placée sous les ordres du vice-amiral Kim Song Gil, compterait quelque 60 000 hommes (ce chiffre inclut le personnel embarqué, le personnel administratif et de commandement). Cette composante, numériquement la plus petite des trois que compte l’APC, est articulée en deux flottes dont les états-majors sont respectivement à Nampo pour la flotte de la mer Jaune (Ouest) et Toejo-Dong (Est) pour celle de la mer du Japon (2).
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