Carte des principales bases navales nord-coréennes (© The International Institute for Strategic Studies, 2018)
La Corée du Nord a renforcé son arsenal naval avec des développements significatifs tels que l'annonce d'un sous-marin à propulsion nucléaire et la présentation de nouveaux missiles balistiques. Sa marine, traditionnellement considérée comme obsolète et principalement côtière, comprend une imposante flotte de sous-marins diesel-électriques, malgré leur vétusté. Pyongyang développe également une force sous-marine stratégique avec le sous-marin Gorae, destiné à tester des lancements de missiles balistiques, bien que ses limitations technologiques réduisent son efficacité en tant que moyen de dissuasion nucléaire. Par ailleurs, la flotte de surface nord-coréenne, bien que dotée d'une grande quantité de navires, reste technologiquement arriérée, avec des équipements datant de plusieurs décennies. Toutefois, la Corée du Nord continue d'investir dans des technologies modernes pour renforcer ses capacités militaires maritimes, incluant des patrouilleurs lance-missiles et une composante amphibie active. En dépit de ces avancées, la marine nord-coréenne doit jongler avec les restrictions économiques et les sanctions internationales, ce qui pose un défi constant à son développement et à sa modernisation
The North Korean Navy: Threat or "Paper Tiger"? (T 1354)
North Korea has bolstered its naval arsenal with significant developments, including the announcement of a nuclear-powered submarine and the unveiling of new ballistic missiles. Traditionally considered outdated and primarily coastal, its navy includes an extensive fleet of diesel-electric submarines, despite their obsolescence. Pyongyang is also developing a strategic submarine force with the Gorae-class submarine, designed for ballistic missile launches, though its technological limitations diminish its effectiveness as a nuclear deterrent.
Additionally, North Korea's surface fleet, while numerous, remains technologically outdated, with equipment dating back several decades. However, the country continues to invest in modern technologies to enhance its naval capabilities, including missile-armed patrol boats and an active amphibious component. Despite these advancements, North Korea’s navy faces persistent challenges from economic restrictions and international sanctions, which hinder its development and modernization efforts.
Ces dernières années, Pyongyang a multiplié les déclarations spectaculaires : l’annonce, le 9 janvier 2021, du développement prochain d’un sous-marin à propulsion nucléaire, lors du 8e congrès du parti au pouvoir, et la présentation au monde le même mois d’un nouveau missile mer-sol balistique, le Pukguksong-5, après en avoir fièrement exhibé un autre, plus petit, en octobre 2020 (1). La marine nord-coréenne, longtemps considérée comme le parent pauvre de l’Armée populaire de Corée (APC), connaît ainsi un regain d’intérêt avec la création d’une nouvelle composante de sa dissuasion nucléaire, en complément de la terrestre, déjà menaçante.
Aux côtés de sa composante nucléaire, la marine conventionnelle nord-coréenne, nombreuse mais hétéroclite et en grande partie obsolète, se définit par sa vocation côtière dont les capacités de nuisance et de déni d’accès n’apparaissent cependant pas négligeables dans une logique d’affrontement asymétrique, avec certains pays voisins, au premier desquels la Corée du Sud.
La marine nord-coréenne, placée sous les ordres du vice-amiral Kim Song Gil, compterait quelque 60 000 hommes (ce chiffre inclut le personnel embarqué, le personnel administratif et de commandement). Cette composante, numériquement la plus petite des trois que compte l’APC, est articulée en deux flottes dont les états-majors sont respectivement à Nampo pour la flotte de la mer Jaune (Ouest) et Toejo-Dong (Est) pour celle de la mer du Japon (2).
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