L’évacuation chaotique de Kaboul l’été dernier et la chute de la capitale afghane ont scellé la présence américaine entamée près de vingt ans plus tôt suite aux attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par Al-Qaïda. Les images dramatiques de l’aéroport et des Afghans cherchant à fuir à tout prix face au retour des Talibans ont rappelé notamment ce qui s’était passé au Vietnam avec la chute de Saïgon. Il en avait été de même en 1949 quand les États-Unis durent lâcher les troupes nationalistes chinoises face à la marée humaine conduite par Mao. Et dès lors, la question se pose de la raison même d’un engagement militaire pour soutenir un régime. Entre la volonté jusqu’au-boutiste de le soutenir quoiqu’il en coûte jusqu’au choix rationnel – mais cynique sur le plan humanitaire – de l’abandonner car le prix à payer est trop élevé.
La chute de Kaboul à la lumière des précédents chinois et vietnamien (T 1355)
Drapeau de l'Émirat islamique d'Afghanistan réadopté le 15 août 2021
The chaotic evacuation of Kabul last summer and the fall of the Afghan capital sealed the American presence that began nearly twenty years earlier following the September 11, 2001 attacks perpetrated by Al-Qaeda. The dramatic images of the airport and Afghans trying to flee at all costs in the face of the return of the Taliban recalled in particular what had happened in Vietnam with the fall of Saigon. It was the same in 1949 when the United States had to release the Chinese nationalist troops in the face of the human tide led by Mao. And therefore, the question arises of the very reason for a military commitment to support a regime. From the die-hard desire to support it at all costs to the rational choice – but cynical on a humanitarian level – to abandon it because the price to pay is too high.
De l’Histoire, nous apprenons que nous n’en apprenons rien. (Hegel)
Lorsqu’en août 2021 les images de la chute de Kaboul se répandirent, suivies par celles de l’évacuation chaotique, dramatique, des Américains et de leurs alliés afghans, d’autres images plus anciennes revinrent à la mémoire : celles de la chute de Saïgon en avril 1975 et du ballet d’hélicoptères évacuant de la capitale sud-vietnamienne prise de panique les personnels militaires et civils américains, et leurs alliés d’alors.
Au-delà de ces images tragiques, peu de médias américains rappelèrent les analyses que Robert McNamara, l’ancien secrétaire à la Défense des présidents Kennedy et Johnson, et l’un des principaux architectes de la guerre du Vietnam, avait développées en 1995 dans son livre Avec le recul/La tragédie du Vietnam et ses leçons. Aucun ne remonta assez loin pour rappeler les critiques que valurent au président Truman son « abandon » du gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek et la victoire des communistes chinois menés par Mao.
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