Point d'analyse de l'ambassadeur Bertrand Besancenot sur la recomposition en cours au Moyn-Orient, à l'issue du sommet du Néguev, qui s'est tenu dans le lieu hautement symbolique de Sde Boker et qui a réuni Israël, les Émirats arabes unis, l'Égypte, Barheïn et le Maroc. Allons-nous vers un nouveau front uni entre les Sunnites et Israël contre l'Iran ?
Face à l’Iran, un axe israélo-sunnite au Moyen-Orient ? (T 1378)
(© Vlad / Adobe Stock)
Le « sommet du Néguev », qui s’est tenu les 27 et 28 mars à Sde Boker – un lieu symbolique où vécut et où est enterré David Ben Gourion, fondateur de l’État d’Israël – est un événement historique, car il reflète la recomposition politique en cours au Moyen-Orient.
Il a en effet, pour la première fois, réuni officiellement en Israël les ministres des Affaires étrangères de Bahreïn, d’Égypte, des Émirats arabes unis (EAU), d’Israël et du Maroc, ainsi que le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en « invité ». C’est naturellement une suite logique des accords d’Abraham, avec, en outre, la participation du ministre égyptien, en tant que pays précurseur de la normalisation avec Israël.
Le résultat le plus tangible de cette rencontre est le lancement d’une alliance militaire entre les pays concernés : ceux-ci vont se coordonner pour créer des solutions de dissuasion, afin de contrer les menaces iraniennes par voies aérienne, maritime et cyber. Concrètement, ces États ont décidé de développer un système de communication commun qui permettra à chaque partenaire de se prévenir en temps réel, en cas de détection de drones de l’Iran ou de ses mandataires. Selon le ministre israélien des Affaires étrangères, le partage des capacités de défense devrait permettre « d’intimider et de dissuader nos ennemis communs, en premier lieu l’Iran ».
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