Christine Dugoin-Clément revient sur les événements en Ukraine de ces derniers jours, en pointant le renforcement russe dans le Donbass, alors que la date du 9 mai, lourde de sens dans l'imaginaire russe – puisqu'elle marque l'anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique » en 1945 – approche. Par ailleurs, à l'heure où la Russie tourne son regard sur la Transnistrie et que Sergueï Lavrov met en garde contre un risque sérieux de « troisième guerre mondiale », l'issue de ce conflit et de ses différents développements dans l'Est de l'Ukraine est toujours pleine d'incertitude.
Renforcement dans le Donbass et tentative de capitalisation russe de la situation en Ukraine (T 1382)
(© Josh / Adobe Stock)
Après plus de cinquante jours de conflit, l’armée russe n’a pas atteint ses objectifs initiaux. Devant transformer « l’opération militaire » en victoire politique, serait-elle au rabais, les forces russes se sont pour partie redéployées dans le Donbass, territoire où elles ont enregistré les avancées les plus significatives, pour un affrontement particulièrement violent tout en poursuivant la bataille de Marioupol. Dans ce contexte, il y a lieu de s’interroger sur les possibles évolutions sur le front, ainsi que sur les nouvelles difficultés et opportunités qui, consécutives au lancement de cette opération militaire maximaliste, peuvent se présenter pour le Kremlin.
Un pivot militaire
L’armée russe tente d’améliorer sa situation tactique en se regroupant dans le Donbass et en s’enracinant aux frontières administratives de l’oblast de Kherson qui pourrait devenir l’objet d’un référendum d’autodétermination. Au niveau de la mer Noire, les bâtiments russes continuent d’isoler les villes côtières tout en assurant d’appuyer les unités au sol, même si la perte du Moskva a fortement marqué les esprits et renforcé la combativité ukrainienne.
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