Vestige des implantations de l'Union soviétique, Tartous est aujourd'hui la seule base russe en Méditerranée. La Russie a de fait énormément investi pour renforcer ce point stratégique.
La base navale de Tartous en Syrie : une assise solide pour les forces armées russes ? (T 1384)
© Carte RDN et D-Maps
La base navale de Tartous est l’une des nombreuses bases dans lesquelles l’ex-Union soviétique (URSS) a déployé des éléments de sa flotte, qui est déployée de Cuba (à l’ouest) au Vietnam (à l’est). La Russie exploite encore des bases militaires dans certains pays de l’ex-URSS, comme l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan, mais avec l’effondrement du bloc soviétique et la fin de l’ère communiste dans le monde, la Fédération de Russie a fermé la plupart des bases navales en dehors de ses frontières (Vietnam, Yémen) et en a conservé certaines, comme celle de Sébastopol en mer Noire ou celle de Tartous, qu’elle loue à la Syrie depuis l’époque du président syrien Hafez el-Assad. Alors quelle importance revêt celle-ci pour la Russie sur le plan militaire ?
Les origines historiques de la présence russe à Tartous
La ville de Tartous, dont l’histoire remonte à plus de deux mille ans, possède l’un des ports les plus importants de Syrie. La base navale soviétique y a été construite il y a cinquante ans pour fournir des installations de maintenance et de ravitaillement à la flotte soviétique en Méditerranée. Aujourd’hui seule base navale militaire russe en Méditerranée, elle est devenue, ces dernières années, beaucoup plus cruciale en raison de la campagne militaire russe en Syrie et ne cesse de s’étendre et de se développer.
En 1971, lors d’une visite à Moscou, le président syrien de l’époque, Hafez el-Assad (père de l’actuel président Bachar el-Assad), a invité Leonid Brejnev, alors secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, à rendre permanente la présence des forces armées soviétiques sur le sol syrien et Moscou a profité de cette offre avec gratitude. C’est ainsi que la logistique russe est apparue en mer Méditerranée, aidant le groupe naval soviétique – notamment la Flotte de la mer Noire – à effectuer des réparations et à se réapprovisionner en fournitures. Pendant longtemps, ce ne fut que quelques postes d’amarrage flottants et une petite garnison, avant de tomber en ruine avec l’effondrement de l’URSS.
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