Guerre en Ukraine : 100 jours de conflit. Le rédacteur en chef de la RDN, revient sur l'évolution de la guerre en Ukraine qui est entrée dans son centième jour. Depuis le 24 février, le visage de l'Europe a changé et la Russie connaît plusieurs échecs, tant militaires que politiques. Toutefois, aucune issue n'est, pour l'heure, envisageable, tant le conflit semble s'inscrire dans un temps de plus en plus long.
La guerre en Ukraine 100 jours après (T 1394)
Adobe Stock
Depuis le 24 février vers 4 heures du matin, le continent européen connaît une guerre sans équivalent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Certes, il y eut le conflit en ex-Yougoslavie avec son lot de destructions et ses environ 100 000 morts, mais cette fois-ci, il s’agit bien d’une guerre d’un État – en l’occurrence la Russie de Vladimir Poutine – contre un autre État souverain, l’Ukraine, dont le Kremlin avait comme objectif de le démembrer et de le vassaliser. Nous sommes ainsi revenus brutalement au temps des Empires où le souverain décidait la guerre pour étendre son territoire ou éliminer un adversaire gênant.
Au bout de 100 jours, l’échec de Moscou est quadruple – même s’il est trop tôt pour affirmer la défaite soit du Kremlin, soit de l’Ukraine. L’heure est à la bataille, à la confrontation des armes et non à un début de négociations. Celles-ci étaient initialement vues par Moscou comme une capitulation de Kiev, quasi à l’image d’Alfred Jodl le 8 mai 1945 à Reims.
Or, rien ne s’est passé comme prévu. L’« opération militaire spéciale » est devenue un fiasco, n’en déplaise aux thuriféraires de Poutine. Certes, la Russie a progressé et obtenu des succès tactiques mais bien loin de ceux qui étaient escomptés dans les premiers jours, puisqu’il s’agissait de « dénazifier », « démilitariser », « libérer les populations russophones victimes d’un génocide » et de « neutraliser » l’Ukraine.
Il reste 89 % de l'article à lire