Cet article résume les éléments essentiels pour comprendre la politique transnistrienne au niveau local et international, afin de tenter d’expliquer sa complexité et de dépasser la réduction narrative selon laquelle ce territoire est pro-russe et sans attentes plus spécifiques.
Transnistrie, les attentes ambiguës d’un territoire pro-russe non reconnu (T 1411)
Drapeau de la Transnistrie
La Transnistrie est un territoire situé entre l’Ukraine et la Moldavie, sans accès à la mer Noire, qui souhaite officiellement rejoindre la Fédération de Russie (référendum non reconnu du 17 septembre 2006 avec 98 % des voix en faveur du rattachement, 79 % de participation) (1). Malgré la guerre en Ukraine et la présence permanente de 1 500 soldats russes sur place (Groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie, OGRF) qui assurent le contrôle des entrepôts militaires qui abondent sur le territoire, la possibilité que la Transnistrie se lance dans une attaque contre ses voisins ukrainiens et moldaves reste peu vraisemblable. En effet, les troupes russes sur le terrain ne disposent que de peu d’équipements récents, d’aucun soutien aérien, et leur objectif initial est de maintenir le statu quo dans la région.
Par conséquent, les attaques survenues les 25 et 27 avril (2) et entre les 5 et 6 mai 2022 (3) sur le sol transnistrien peuvent s’interpréter comme une volonté de donner plus de crédibilité à une reconnaissance spontanée du territoire par Moscou, voire à justifier la mise en place d’un nouveau référendum pour un rattachement à la Fédération de Russie, à l’instar de ce qui a été fait en Crimée le 16 mars 2014. L’argument du rattachement (annexion au regard du droit international) et ce, pour offrir plus de sécurité aux Transnistriens est bien nécessaire car, comme nous le montrerons, bien qu’officiellement pro-russe, les avis divergent sur un ancrage réel du territoire.
Cet article résume les éléments essentiels pour comprendre la politique transnistrienne au niveau local et international, afin de tenter d’expliquer sa complexité et de dépasser la réduction narrative selon laquelle ce territoire est pro-russe et sans attentes plus spécifiques.
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