Spécialiste du Japon, Hervé Couraye analyse dans cette seconde partie les défis qui attendent les relations entre la France et le Japon dans l'Indo-Pacifique. Il formule des souhaits et des recommandations, qui peuvent faire avancer ensemble ces deux puissances. En outre, alors que des obsèques nationales vont avoir lieu au Japon pour rendre hommage à Shinzo Abe, ancien Premier ministre assassiné en juillet dernier, l'auteur a tenu à lui rendre hommage.
Le Japon et la France, au plus près de l’Indo-Pacifique (2/2) (T 1425)
(© Oleksii / Adobe Stock)
Note préliminaire : La première partie de cet article a été publiée sous le titre « La France et le Japon au centre du jeu maritime de l’Indo-Pacifique » (T 1408).
Comme évoqué dans une première partie, l’Indo-Pacifique constitue un espace maritime qui s’étend de la côte Est de l’Afrique aux États insulaires du Pacifique. Aujourd’hui, l’Indo-Pacifique est au centre de l’attention des grandes puissances et de leurs logiques de compétition pour le contrôle des espaces géostratégiques. Rien n’est plus évident pour le Japon (l’archipel possède le sixième plus long littoral du monde, avec plus de 30 000 kilomètres) alors que la caractéristique maritime de la France évolue plutôt de façon discontinue au gré de sa longue histoire.
Arguons que le potentiel est là. La France est la deuxième puissance maritime mondiale et ses territoires marins dispersés sur les cinq continents sont dans toutes les têtes. L’Indo-Pacifique reflète l’influence gagnée par les océans comme lieu stratégique sur l’agenda géopolitique. Outre l’importance de la mer et sa lecture que « le XXIe siècle sera maritime », selon Emmanuel Macron lors des Assises de la mer en 2019 (1), le réalisme maritime nécessite des choix stratégiques.
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