Après presque 10 ans de conflit en Ukraine, dans lequel l'invasion russe du 24 février 2022 a marqué un tournant sans précédent dans l'histoire récente de l'Europe, Christine Dugoin-Clément étudie pour la RDN l'usage de l'arme cyber et de tous les autres pans de ce qui constitue la conduite d'une guerre hybride, une guerre quasi totale, allant de la haute intensité jusqu'au cyberespace, en passant par la menace nucléaire.
Qu’apprendre de la « guerre hybride » en Ukraine entre 2014 et aujourd’hui ? (T 1445)
(© KanawatTH / Adobe Stock)
Depuis 8 ans et 8 mois, l’Ukraine est en guerre. Si la première phase du conflit, déclenchée en 2014, ne touchait que le Donbass, la seconde, engagée par la Russie en février 2022, porte sur l’ensemble du territoire Ukrainien. Alors que ce conflit cristallise l’attention des nombreux États qui soutiennent l’Ukraine, la « guerre hybride », particulièrement popularisée depuis 2014, et les opérations d’influence – notamment redécouvertes depuis les tentatives d’ingérence russes dans les élections américaines de 2016 –, interrogent sur leurs conséquences et sur les moyens d’anticipation auxquels recourir si ces États devaient y être confrontés.
La guerre hybride en quelques mots
Le terme de « guerre hybride » apparaît autour de 2006. Il faisait alors référence à l’analyse, faite par un général américain Charles Krulak, du combat mené par le Hezbollah au Liban cette année-là et qui décrivait les conflits futurs comme le prolongement de la guerre de Tchétchénie. Le terme a été repris en 2007 par Franck Hoffmann dans son livre Conflict in the 21st Century: The Rise of Hybrid Wars et s’est répandu en 2009.
Enfin, la guerre démarrée en 2014 en Ukraine a remis ce vocable sur le devant de la scène à la suite des opérations menées par la Russie et les séparatistes sur le territoire ukrainien d’abord, envers les pays occidentaux ensuite.
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