Après avoir vu le débarquement en Afrique du Nord du 8 novembre 1942, l'auteur s'intéresse à ses conséquences logiques : l'invasion allemande de la Zone libre en France métropolitaine et l'affaire de Toulon qui finit par le sabordage de la majeure partie des bâtiments présents.
L’invasion de la Zone libre, Vichy, l’armée d’armistice et la Flotte (8-27 novembre 1942) (T 1446)
Les évènements survenus en métropole en novembre 1942, depuis la tentative mort-née de l’État-major de l’armée de résister à l’invasion allemande de la Zone libre, le 11 novembre 1942 jusqu’à la dissolution de l’armée d’armistice le 27 novembre, conséquence directe du débarquement allié en Afrique du Nord et de la rentrée dans la guerre de l’armée d’Afrique, constituent pour l’armée, une rupture brutale, plus traumatisante encore que la débâcle de 1940. Cette tentative de l’État-major de l’armée visait à faire desserrer les troupes hors de leurs garnisons avec armes et bagages, dans des zones d’accès difficiles, où elles pourraient tenir lieu de points d’appui de manœuvre au commandement allié dans son action d’ensemble supposée alors à la fois en Afrique du Nord et en France.
Ces évènements marquent pour beaucoup la fin d’une illusion largement partagée, fondée sur une rentrée en guerre en métropole même, à l’occasion d’une opération générale alliée, se déroulant à la fois en Afrique et sur le territoire national. Cependant, cette hypothèse ne correspondait malheureusement aucunement ni aux intentions réelles des Alliés, ni surtout à leurs capacités de l’époque. Lorsque l’État-major de l’armée à Vichy estimait que ce postulat devait servir de base à toute planification, ses chefs confondaient malheureusement leurs espoirs avec la réalité de la situation stratégique des Alliés à l’automne 1942.
Cette lourde erreur d’analyse, due au fait que l’État-major de l’armée travaillait en vase clos, hors de toute réalité tangible des préoccupations des Alliés, va réduire à néant deux ans de travail fécond de montée en puissance de l’armée d’armistice, tout en l’entachant, vis-à-vis de l’opinion, d’une image très délétère, non seulement une armée vaincue, mais une armée veule. La Marine qui, dans les mêmes circonstances, a été amenée à se saborder a, quant à elle, conservé pendant des décennies l’opprobre dont cet acte avait entaché ses pavillons.
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