Le rédacteur en chef de la RDN ouvre cette année 2023 par son analyse des enjeux géopolitiques de cette année. La guerre en Ukraine ayant marqué un tournant en 2022, la situation à l'est de l'Europe continuera d'être surveillée de près par les grandes puissances européennes et occidentales. Toutefois, d'autres dangers guettent, notamment en Iran et en Chine, avec les enjeux autour de Taïwan et de l'Indo-Pacifique. Une année de tous les dangers.
2023 : l’année de tous les dangers (T 1456)
Pierre Paul Rubens, « Les conséquences de la guerre » (1638-1639), Public domain, via Wikimedia Commons, Galerie Palatine, Florence
Il y a un an, nos principales préoccupations étaient tournées vers la sortie de la crise sanitaire de Covid-19, qui avait profondément et durablement déstabilisé notre système sociétal et remis en cause bon nombre de certitudes, notamment celle d’une mondialisation « heureuse » où le « doux commerce », si cher à Montesquieu, aurait permis un progrès généralisé… et une progression du modèle démocratique occidental.
Hélas, il n’en fut rien. Après l’anesthésie hivernale des Jeux olympiques d’hiver en Chine, où la neige était principalement artificielle et sans que cela n’ait entraîné un appel au boycott de la part de bons esprits préoccupés de l’état de la planète, le 24 février 2022 a marqué une bascule définitive, mettant fin à l’ère post-guerre froide et replongeant l’Europe dans une vraie guerre froide 2.0, voire 3.0, avec la menace agitée par Moscou de l’emploi de l’arme nucléaire.
Et contre toute attente, l’Ukraine de 40 millions d’habitants a fait plus que résister face à l’ours russe de 140 millions, tellement avide de reconstituer son espace du temps de la glorieuse URSS, fondée il y a tout juste un siècle, le 30 décembre 1922.
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