Après le Forum économique de Davos, l'Ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur les déclarations du ministre des Finances saoudien, qui a souligné la volonté du royaume d'accentuer son autonomie au Moyen-Orient, en conditionnant son assistance à ses partenaires arabes, et qui ne ferme pas la porte à des transactions dans d'autres devises que le dollar.
L’Arabie saoudite précise sa politique d’acteur international autonome (T 1463)
Vue aérienne de Riyad (© B.alotaby, CC BY-SA 4.0 Wikimedia Commons)
À l’occasion de la dernière session du Forum de Davos, Mohammed Al Jadaan, ministre saoudien des Finances, a adressé deux importants messages qui reflètent la volonté de plus en plus manifeste du royaume d’agir sur la scène internationale comme un grand pays menant une politique autonome.
D’abord, le ministre a confirmé officiellement ce qui avait été évoqué lors du dernier « Forum de l’investissement futur » en octobre à Riyad, à savoir que sa politique d’assistance inconditionnelle à certains États n’aurait plus cours et qu’elle serait désormais liée à des réformes dans les pays concernés. Il s’agit d’un tournant important car, depuis de nombreuses années, Riyad était le principal soutien financier de l’Égypte et de Bahreïn en particulier. Très récemment l’Arabie saoudite a encore apporté une aide significative au Pakistan, pays gravement touché par l’accroissement des prix du pétrole et de la nourriture.
Le ministre des Finances a précisé que le royaume travaillait avec des institutions multilatérales pour s’assurer de la mise en œuvre des réformes nécessaires dans les pays bénéficiant d’une assistance financière saoudienne. Le message est clair : « Finis, les dons gratuits. Aide-toi, le Ciel t’aidera ! ». Il a pour objectif clair d’inciter les pays aidés par Riyad à faire les réformes indispensables pour mieux gérer leurs économies. Un tel message concerne en particulier dans le monde arabe le Liban, mais aussi la Jordanie, l’Égypte, la Tunisie, le Soudan, Bahreïn et Oman.
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