La question du retour des relations diplomatiques moyen-orientales et occidentales avec Damas se posait avant même le terrible séisme qui a frappé la région d'Idlib en Syrie ainsi que le sud de la Turquie. Cet enjeu humanitaire sans précédent recentre le débat sur cette problématique des liens diplomatiques avec le régime de Bachar el-Assad. Si pour certains, la réponse est vite trouvée, la réalité est bien plus complexe, analyse l'ambassadeur Besancenot dans ce court billet.
Le régime de Bachar el-Assad est-il en voie de réhabilitation ? (T 1467)
La question de la réhabilitation du régime syrien est apparemment d’actualité : la presse l’évoque régulièrement et nos autorités s’interrogent sur ce point. En effet, plusieurs pays arabes ont conservé des relations avec le régime de Bachar : le Liban par nécessité, l’Égypte et l’Algérie par choix politique. La Jordanie a repris des contacts en raison du problème des réfugiés syriens sur son territoire. Récemment, les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn ont rouvert leur ambassade à Damas, par souci de realpolitik : ils souhaitent parler à tout le monde – comme ils le font désormais avec la Turquie et Israël – afin de se préserver d’une confrontation dans la région.
Par ailleurs, il est exact qu’il y a des discussions entre Turcs et Syriens, Ankara pouvant avoir intérêt à ce que les Kurdes syriens retournent dans le giron de Damas plutôt que de rêver à l’indépendance (la hantise des Turcs).
Même Washington a fait preuve de pragmatisme en acceptant que le gaz égyptien transite par la Syrie pour approvisionner le Liban, afin d’éviter que Beyrouth accepte du pétrole iranien.
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