L'ambassadeur Bertrand Besancenot fait un point de situation sur la crise politique que connaît le Liban. L'urgence de la crise demande l'organisation d'une élection présidentielle, mais cela s'annonce difficile, du fait de la distribution des cartes sur l'échiquier politique libanais. Quelle solution de court terme envisager ?
Y aura-t-il un président au Liban avant l’été ? (T 1474)
(© Adobe Stock)
Tout l’échiquier politique libanais est d’accord sur un seul point : la situation économique et sociale du pays est devenue dramatique et elle ne peut pas se prolonger au-delà de quelques mois. Si certains pensaient qu’il serait possible d’attendre un an ou plus pour élire un président, le temps que les développements régionaux et internationaux se précisent – le nouveau chef de l’État étant alors en phase avec les nouveaux équilibres internationaux –, ils ont dû déchanter. La situation au Liban ne supporte plus la lenteur des développements internationaux. De plus, grâce à l’insistance des parties chrétiennes, le Patriarche maronite en tête, pour que le début de la solution passe inévitablement par l’élection d’un nouveau président, cette échéance est devenue le passage obligé de toute relance des institutions de l’État. In fine, le monde politique considère désormais que le Liban devrait être doté d’un nouveau président avant l’été.
Pour ceux qui ne voient pas, à court terme, d’issue à la crise libanaise ni de fond au gouffre dans lequel s’enfonce le pays, c’est déjà une bonne nouvelle. Reste à déterminer qui pourrait être la personnalité qui devrait diriger le pays pour les six prochaines années… Dès qu’on pose cette question, les divergences habituelles apparaissent, et chaque camp recommence à militer en faveur de son candidat. La situation se résume ainsi :
• Le président du Parlement Nabih Berry (chef du mouvement chiite Amal) – et avec lui le Hezbollah – appuie de plus en plus ouvertement le chef des Marada, Sleiman Frangié.
Il reste 75 % de l'article à lire