Le 9 mai dernier, pour la deuxième célébration russe de la fin de la Seconde Guerre mondiale depuis que la guerre en Ukraine a commencé, un seul char a défilé sur la Place Rouge : le T 34, un char de la Seconde Guerre mondiale.
Le T 34, un char d'avenir ! (T 1489)
Le char soviétique T 34 a été le seul char à défiler à Moscou le 9 mai 2023
Depuis 1946, chaque année, le défilé blindé motorisé du 9 mai sur la Place Rouge, commémorant la victoire soviétique dans la « Grande Guerre patriotique », était ouvert par un char T 34, engin emblématique de l’arme blindée de l’armée Rouge. Cette année, la tradition était respectée, à la nuance près que le T 34, dont le chef de char arborait un superbe drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau, était le seul et unique engin blindé du défilé. Cela amène à se pencher sur ce char de légende.
Le commandement allemand avait eu tendance à gravement mésestimer la conception et la production des chars soviétiques. Lorsque, au cours de l’hiver 1941, la Wehrmacht se heurta soudain aux premiers T 34, dont elle ne soupçonnait pas l’existence, le réveil fut pénible. Du jour au lendemain, les chars de bataille allemands, y compris les dernières versions du Pz IV, se trouvaient surclassés. Non seulement le T 34 se révéla d’emblée un excellent char, adapté au milieu et à ses conditions d’engagement – des contre-attaques brutales –, mais la simplicité de sa conception fit que sa production de masse put être lancée très rapidement et qu’il pouvait être mis en œuvre avec efficacité, même par des équipages formés rapidement. Dès que ce char fut livré en masse aux unités, le rapport de forces blindé germano-soviétique s’inversa en faveur de l’armée Rouge.
Pourquoi, et par quelles qualités, ce char, certainement le meilleur char de la guerre tous belligérants confondus, parvint-il ainsi à inverser le rapport de forces sur le théâtre soviétique ? Son blindage de sa plage avant – convenablement inclinée –, la puissance de son armement principal (un canon de 76,2 mm), sa vitesse élevée et ses dispositions de combat prises, conjuguées à ses excellentes capacités en tous terrains grâce à la largeur de ses chenilles et à son rapport puissance-poids (26,3 tonnes « paré guerre ») lui procuraient des capacités inégalables pour surclasser ses adversaires de la Panzerwaffe allemande. Son blindage, déjà souligné, allié à la puissance de son canon, faisait qu’il se trouvait à la fois hors de portée des tourelles allemandes alors que lui-même se trouvait à hausse de combat et, même s’il était tiré, il n’était pas percé par les canons allemands d’un calibre inférieur à 75 mm (calibre des seuls canons longs des Pz IV).
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