Entre histoire et actualité, Guy Vinet revient sur le dernier sommet de l'Otan à Vilnius et sur les discussions qui y ont eu lieu sur l'Ukraine. Alors que Kiev a demandé son adhésion à l'Otan, l'Union européenne, qui a ouvert ses portes à Kiev dans le cadre d'une procédure accélérée, cherche à trouver sa place en matière de défense.
Avec l’Ukraine, la « défense européenne » a-t-elle fait long feu à Vilnius ? (T 1499)
Réveil brutal et douche froide pour l’Union européenne (UE), le 24 février 2022. Au sein de la communauté européenne, peu de responsables avaient anticipé ou imaginé que la Fédération de Russie allait lancer une « opération militaire spéciale », en fait une agression militaire en règle, contre l’Ukraine ce jour-là.
Des condamnations politiques de cette guerre d’invasion aux sanctions économiques adoptées, l’UE a réagi rapidement, même si le consensus n’a pas toujours été spontané. Dans un semblable esprit, l’accueil des réfugiés ukrainiens s’est organisé précipitamment, mais efficacement. Les choses se gâtent lorsqu’il va être question d’apporter une aide militaire au pays envahi. Entre atermoiements, hésitations et changements de pieds, l’UE et ses membres vont tarder à briller, car dans le domaine militaire, le roi apparaît soudain pour ce qu’il est : nu, selon l’expression d’Andersen.
Depuis 1993 et l’entrée en vigueur du Traité de Maastricht puis le sommet européen d’Helsinki de décembre 1999, l’UE n’a pas été avare de textes et autres déclarations pour clamer qu’elle se dotait d’un outil militaire pour répondre à un certain nombre de besoins limités, mais réels. Le concept d’autonomie stratégique européenne, porté principalement par la France depuis 2017 (1), apparaît comme une énième velléité européenne d’exister.
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