Actualités de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe : Guy Vinet, ancien fonctionnaire international à l'OSCE, fait le bilan des six premiers mois de la présidence nord-macédonienne de l'Organisation, tout en faisant le point sur les défis qui attendent l'OSCE dans les prochains mois. Pour la première fois dans son histoire, l'OSCE risque de ne pas connaître de présidence en 2024, à cause, notamment, du veto russe.
Incertitudes à l’OSCE (T 1515)
Drapeaux des pays de l'OSCE (© Alex Hammond / FCO / UK in Austria / Flickr)
Au terme de la première moitié de la présidence annuelle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) exercée par la Macédoine du Nord, un certain nombre de questions cruciales restent encore sans réponses.
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine depuis le 24 février 2022 pourrait, à terme, occasionner une victime collatérale : l’OSCE. Le navire va sur son erre et les vents sont mauvais. Depuis l’an dernier, l’OSCE survit en mode mineur du fait du blocage du processus de prise de décisions. En effet, la plus grande partie de celles-ci ordonnant les activités, l’administration et les structures de l’organisation sont prises sur la base d’un consensus devenu de plus en plus rare. Cet état de fait se révèle très préjudiciable pour l’Organisation et inquiète aussi bien ses personnels que diplomates et observateurs extérieurs.
Le budget et les activités de l’OSCE
Faute d’accord entre les États, et notamment celui de la Russie, les budgets annuels de 2022 et 2023 n’ont pas été adoptés ; le budget 2024 va bientôt être présenté et il est hautement probable qu’il ne sera pas approuvé avant la fin de l’année en cours. Le dernier budget annuel voté a été celui de 2021 pour un total de 138 millions d’euros ; ce montant varie peu depuis une décennie (1), ce qui peut apparaître assez logique compte tenu de la fermeture de plusieurs missions ces dernières années.
Il reste 86 % de l'article à lire