À l'occasion de la création d'une nouvelle fête fédérative des armées, celle de l'infanterie de ligne qui a lieu ce jeudi 7 septembre sur le site emblématique de Hartmannswillerkopf (68), le colonel Claude Franc revient sur l'histoire de l'infanterie de ligne qui s'est illustrée, hier comme aujourd'hui, dans les grands épisodes de l'histoire de France. La RDN rend hommage à ces valeureux soldats, qui ont fait preuve de sacrifice et de bravoure et qui continuent à servir avec courage.
La défense hier et aujourd'hui – L’infanterie de ligne (T 1519)
17e régiment d'infanterie de ligne, Première Guerre mondiale (© E. Legeret / Pierre J. / Flickr)
L’infanterie, dite « de ligne », tire son nom du dispositif des unités sur le terrain, pour y livrer bataille à l’heure où, progressivement au XVIIe siècle, la guerre passait de la guerre de siège à la guerre en rase campagne, même si les armées sont souvent demeurées indissociables jusqu’au XVIIIe siècle. Les bataillons étaient alignés sur trois rangs et, aux deux extrémités se déployaient les escadrons de cavalerie. C’était le dispositif adopté par le prince de Condé à Rocroi, et qui a fait école. Cette infanterie de ligne s’oppose à l’infanterie légère, qui précédait et complétait son action par des manœuvres plus décentralisées. À compter de l’importante réforme du comte de Saint-Germain de 1788, c’est dans le cadre d’une division déployée que les régiments aligneront leurs bataillons. À cette époque – et il le demeurera jusqu’à un passé récent – le pion de manœuvre de l’infanterie était le bataillon.
L’infanterie est la plus ancienne des armes, son plus vieux régiment, le premier dans l’ordre de bataille, tire ses origines des « bandes de Picardie » mises sur pied en 1458 – c’est en effet Charles VII qui a créé l’armée permanente en France. Il est suivi par les trois autres « grands vieux », levés en 1569 : Piémont (3e RI), Navarre (5e RI) et Champagne (7e RI).
Afin d’avoir une vision synthétique sur l’infanterie de ligne, cette tribune traitera, selon une approche chronologique, les grandes mesures d’organisation des formations depuis Louvois (1) jusqu’à nos jours, les engagements majeurs des régiments de la « ligne » avec deux points forts, la Grande Armée et la Grande Guerre, et présentera, enfin, un focus rapide sur les grands chefs issus de l’infanterie.
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