Dans sa nouvelle chronique du Moyen-Orient, l'ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur le positionnement du Hezbollah dans la guerre de Gaza et sur les récents événements survenus en mer Rouge, où les Houtis yéménites, proche de Téhéran, attaquent les navires commerciaux.
Chronique du Moyen-Orient – Interrogations sur le Hezbollah et situation de crise en mer Rouge (T 1565)
Drapeau du Hezbollah (© upyernoz / Flickr)
L’identité du Hezbollah, qui présente de multiples facettes, s’est complexifiée au cours des décennies, tandis que le parti a diversifié ses activités. Depuis sa création par les Gardiens de la révolution iranienne au début des années 1980, il a été tout à la fois un mouvement de résistance, un parti-milice, une organisation sociale, une mafia internationale ou encore une force d’intervention régionale. Il revêt, au gré des circonstances, une ou plusieurs identités sans devoir renoncer aux autres. Cela constitue sa principale force, ce qui en fait un acteur à la fois difficile à appréhender et à combattre.
À mesure qu’il grandit et s’enracine au Liban, le Hezbollah joue un rôle croissant dans le pays du Cèdre et prend une trajectoire qui le conduit, presque naturellement, à mettre en veilleuse une partie de son identité au profit de l’autre.
Sa « victoire divine » de 2006 l’a encouragé à concentrer l’essentiel de ses efforts au renforcement de sa position sur la scène libanaise jusqu’à en devenir, une décennie plus tard, le proto-Léviathan. Le rêve de « libérer la Palestine » est dès lors passé au second plan.
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